Devenir antiquaire-brocanteur auto-entrepreneur
Antiquaire auto-entrepreneur : les informations clés
Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) est la Chambre de Commerce et de l'Industrie
Le code APE est généralement : 47.79-Z - Commerce de détail de biens d'occasion en magasin
Le plafond de chiffre d'affaires à ne pas dépasser est de : 188 700 €
Rémunération mensuelle : dépend du volume des ventes
Le montant des cotisations sociales à payer est de : 12,3 % de votre chiffre d'affaires
Le métier d’antiquaire-brocanteur en quelques mots
L’antiquaire est un commerçant qui achète et revend des objets d’art, de décoration ou des meubles anciens. Plus qu’un vendeur, il est aussi un expert dans son domaine puisqu’il doit attester de l’origine d’un objet afin de le dater et d’en estimer la valeur. De nombreux antiquaires font ainsi le choix de se spécialiser dans une époque ou un domaine (armurerie, ébénisterie, etc.).
À la recherche de l’objet unique et original, il doit être prêt à parcourir la France pour se rendre dans les musées, les salles de vente, les brocantes et les marchés aux puces. Il peut également être contacté par des particuliers et se déplacer chez eux.
Avant de revendre ses trouvailles, l’antiquaire devra parfois les restaurer. Il pourra soit faire appel à des professionnels (relieur-doreur, céramiste, bronzier, etc.), soit s’en charger lui-même dans un atelier dédié. À noter que l’antiquaire qui cumule l’activité d’achat-revente avec celle de restauration devra déclarer une double activité en tant que commerçant et artisan.
On associe souvent antiquaire et brocanteur car tous deux ont pour mission l'achat et la vente d'objets anciens. Pourtant, devenir antiquaire auto-entrepreneur sous-entend que la revente s'opère dans un magasin fixe : le brocanteur, lui, peut réaliser une création de boutique même en micro-entreprise mais se trouvera plus généralement sur les marchés aux puces, les vide-greniers et évidemment, les brocantes. Devenir brocanteur permet également une grande flexibilité, notamment pour celles et ceux qui préfèrent diversifier leurs points de vente sans se limiter à un seul emplacement fixe.
Le saviez-vous ?
Même si antiquaire et brocanteur achètent et revendent tous les deux des objets de « seconde main », ce sont pourtant des activités bien différentes. Alors que l’antiquaire est particulièrement sélectif et s’intéresse uniquement aux objets d’art, aux antiquités et aux matériaux rares, le brocanteur, lui, vend tout type d’objet, généralement en l’état. De plus, l’antiquaire est un expert et apporte une garantie en délivrant un certificat d’authenticité à l’acheteur. À l’inverse, le brocanteur ne s’engage pas sur l’origine et l’ancienneté de l’objet vendu.
Antiquaire, un métier de connaissances
Aucun prérequis en matière de diplômes, titres ou expériences professionnelles n’est exigé pour se lancer dans l’activité d’antiquaire en auto-entreprise.
Néanmoins, ce métier requiert un savoir précis sur le monde de l’art et/ou en histoire. Il est judicieux d’avoir un bagage solide dans ces domaines. Plusieurs formations permettent de se former dans cet objectif :
- Licence histoire de l’art et archéologie (3 ans, avec la possibilité de continuer avec un Master)
- Licence en sciences humaines et sociales spécialité commerce de l’art et des antiquités (3 ans, avec la possibilité de continuer avec un Master)
- Formation à l’École du Louvre (cours d’histoire de l’art, d’archéologie, d’épigraphie, d’histoire des civilisations, d’anthropologie et de muséologie)
- Écoles d’art, pour préparer un DNA, Diplôme National d’Art (de 3 à 5 ans)
De plus, il est recommandé de posséder d’importantes connaissances en gestion et techniques de vente. L’exercice d’une telle profession induit une relation quotidienne avec des clients. Il est donc indispensable d’interagir avec eux dans les meilleures conditions. Ces notions, pratiques comme théoriques, peuvent être acquises avec :
- CAP Employé de vente spécialisé (à compléter avec une autre formation) ;
- Licence Professionnelle Commerce spécialité antiquaire-brocanteur ;
- L’EAC (École d’Art et de Culture) propose un diplôme de négociateur en objets d’art et de décoration ;
- L’IESA (Institut d’Études Supérieures des Arts) propose un bachelor option métiers du marché de l’art
Si les études ne sont pas votre fort, pas d’inquiétudes ! Le métier d’antiquaire-brocanteur s’apprend surtout en pratiquant ; les compétences arrivent avec l’expérience.
Quelles sont les qualités requises pour devenir antiquaire ?
En tant que commerçant, l’antiquaire doit être doté d’un bon relationnel. Il rencontrera en effet des personnes d’horizons divers et devra savoir négocier ses prix d’achat et ses prix de vente pour en tirer un bénéfice suffisant et assurer la poursuite de son activité.
Toujours à la recherche de la pièce rare, ce dernier doit être curieux et disposer d’une certaine intuition ainsi que d’un sens de l’observation pour repérer les bonnes affaires.
On l’oublie parfois mais le métier d’antiquaire est enfin une profession physique. En plus de vos nombreux déplacements, vous serez amené à transporter de nombreux objets, très lourds pour certains.
Quelle est la réglementation pour l’activité d’antiquaire ?
1 - Déclarer votre activité avant son démarrage
Vous venez d’obtenir un numéro de SIRET ? Avant de réaliser vos premières ventes, vous devrez encore accomplir une dernière formalité en vous inscrivant sur le Registre des revendeurs d’objets mobiliers usagés.
Il vous faudra ensuite remplir un formulaire et joindre à ce document :
-
une photocopie d’une pièce d'identité
-
une photocopie de l’extrait K de votre auto-entreprise délivré par le greffe du tribunal du commerce ou, à défaut, un récépissé de votre centre de formalité des entreprises
Cette déclaration doit être transmise à la préfecture ou à la sous-préfecture de votre lieu d’installation. Vous recevrez enfin un récépissé une fois votre demande acceptée. Pensez à conserver ce document ! Celui pourra vous être demandé par les différents services de l’État (douanes, police, services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, etc.) en cas de contrôle.
2 - Tenir un Registre des Objets Mobiliers (ROM)
Une fois votre activité lancée, vous aurez ensuite l’obligation de tenir un Livre de Police ou Registre des Objets Mobiliers (ROM).
Vous y mentionnerez notamment :
- Les informations sur les biens à vendre ou échanger (descriptif précis du bien, provenance, nature du bien)
- La date d’achat de chaque bien
- L’identité des personnes qui vous les ont vendus (nom et prénoms, qualité, domicile et les informations de sa pièce d’identité)
- Le numéro d’ordre de chaque objet
- Son éventuelle inscription comme monument historique ou son classement
- Leur prix d'achat et le mode de règlement
Ce document, qui doit être à jour, a pour objectif de lutter contre la fraude fiscale et le recel d’objets volés. En plus du récépissé du Registre de revendeur d’objets mobiliers, vous devrez toujours avoir ce document en votre possession lors de vos déplacements professionnels.
Information importante
Soyez vigilant lorsque vous effectuez des achats ou des ventes. La tenue du ROM assure une traçabilité des objets et permet donc aux services de l’État de vérifier la légalité de vos transactions. Ainsi sachez que vous ne pouvez pas acheter de biens à un mineur. Vous devez aussi vous assurer que le vendeur est propriétaire du bien pour éviter toute accusation de recel ou être contraint de rendre l’objet que vous avez acquis.
Où exercer votre activité d’antiquaire auto-entrepreneur ?
L'antiquaire ambulant
Très en vogue actuellement, le commerce ambulant peut constituer une excellente façon d’exercer votre activité. En vous déplaçant, vous pouvez en effet toucher une clientèle plus vaste mais aussi élargir votre zone de chinage d’antiquités.
Si vous vous déplacez en dehors de commune dans laquelle est situé votre établissement, vous devrez faire une demande de carte de commerce ambulant.
À noter que l’obtention de la carte et l’emplacement de stationnement sont deux choses différentes. N’oubliez alors pas de demander les autorisations nécessaires pour stationner sur l’espace public ou sur des propriétés privées.
L’antiquaire à son domicile
Vous pouvez exercer la profession d’antiquaire à votre domicile sous certaines conditions :
-
le local se situe au rez-de-chaussée ou si une autorisation en mairie a été obtenue
-
l’activité ne génère pas de nuisances pour le voisinage
-
le contrat de location du logement et/ou le règlement de copropriété ne s’y oppose pas
Le fait de ne pas avoir à payer de loyer ou autres charges se rapportant au local rend le statut d’auto-entrepreneur très avantageux !
L’antiquaire en ligne
Si vous souhaitez vous établir à votre domicile, il est conseillé et logique d’étendre votre activité sur Internet. La profession se dématérialise aisément et les boutiques physiques sont moins privilégiées par les acheteurs. Investir le web peut être une bonne idée pour attirer plus de clients en recherche d’objets particuliers.
Pour exercer en ligne, il faut suivre les démarches classiques d’établissement, soit s’immatriculer à la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) et tenir un Registre des Objets Mobiliers (RMO). Cependant, vous êtes exempté de posséder une carte d’ambulant.
L’antiquaire-brocanteur a désormais une casquette presque commerciale. Une partie de son métier se concentre sur la promotion de son commerce. La création d’un site en ligne est souvent nécessaire, par exemple un site d’e-commerce. Ce dernier permet d’exposer son activité mais surtout de pouvoir mettre en ligne ses objets, avec un catalogue détaillé.
Attention, de nombreux antiquaires se lancent sur Internet. Essayez de vous spécialiser dans un domaine ou d’avoir une base de clients avant de commencer en ligne !
Bon à savoir
Vous ne savez pas comment vous y prendre pour créer un site internet ? Notre formation Educademy sur l’utilisation de WordPress est là pour vous former !
L’antiquaire dans un local commercial
Il s’agit de l’option la plus courante pour l’exercice du métier d’antiquaire. Pas besoin de s'encombrer avec des déclarations en mairie ou d’obtenir le consentement de votre propriétaire, vous pourrez déposer vos marchandises et recevoir vos clients sans restriction. De plus, votre boutique vous permettra de renvoyer une image de sérieux et de professionnalisme à l’égard de la clientèle.
Vous devrez alors signer un bail commercial avec le propriétaire d’un local ou acheter directement le local en fonction de vos possibilités financières.
Les avantages du statut auto-entrepreneur
Besoin d'envoyer des colis ? D'acheter des timbres pour expédier un objet ? D'utiliser un service de réexpédition ? La Poste vous propose un grand nombre de services qui vous seront utiles notamment si vous lancez votre activité en ligne !
Quel revenu pour l'antiquaire-brocanteur
En tant qu’indépendant en auto-entreprise, vous ne gagnez pas de salaire à proprement parlé. Bien entendu, vous serez en mesure de vous verser une part de vos bénéfices en tant que revenus.
Un novice débute généralement l’activité aux alentours de 1 300 – 1 400 € bruts mensuels. En effet, commencer en tant que brocanteur-antiquaire peut s’avérer complexe, le temps de créer un réseau et se faire un nom. Si vous avez une bonne formation et un savoir considérable, l’évolution peut être rapide.
Tout dépend de votre capacité à dénicher des objets rares et convoités, et surtout à bien les revendre. En général, le revenu moyen de cette profession tourne autour des 2 202 € bruts mensuels. Puisque vous êtes auto-entrepreneur, les prix que vous proposez vous seront propres. Il peut être utile de se renseigner sur le marché de l’art et son évolution pour afficher des tarifs attractifs aux clients. Prenez en compte vos charges pour ne pas dépenser à perte et dégager une marge suffisante.
Attention, si votre affaire fleurit et que vous gagnez une renommée, vous pouvez dépasser le plafond de chiffe d'affaires annuel prévu (188 700 €). Vous devrez alors abandonner l’auto-entreprise.
Le saviez-vous ?
Certains objets sont plus convoités que d’autres. C’est le cas de l’art d’après-guerre et de l’art contemporain. Ils arrivent en tête des objets les plus onéreux durant des enchères, avec plus de 183 millions d’euros de vente en 2016 en France.
Comment se lancer en tant qu’antiquaire auto-entrepreneur ?
Privilégier l’achat-revente
L'achat-revente est au cœur même de la profession. Cette méthode consiste d’abord à acquérir des objets d’occasion. Vous pouvez très bien vous rendre auprès de particuliers ou en dénicher lors d’enchères. Les vide-greniers restent des solutions appréciées par la profession, car il est possible d’y négocier un prix intéressant pour faire sa marge. Il faudra donc prendre en compte dans vos charges les éventuels déplacements, en France ou à l’étranger, pour trouver des objets à vendre. Les déplacements sont assez réguliers pour un antiquaire-brocanteur, dans des salons, chez des confrères ou des particuliers par exemple.
L’achat-revente se centre principalement sur le marché de l’occasion et en particulier sur des pièces anciennes, avec une rareté élevée. Ne vous tournez pas vers les objets neufs ; vous les revendrez souvent à un prix inférieur.
Après avoir acheté les biens qui vous semblent les plus intéressants, il faudra les mettre à disposition des clients. Parfois, le professionnel antiquaire peut être spécialisé dans la restauration d’objets. Si ce n’est pas le cas, il est toujours possible de faire appel à un prestataire pour rénover. Ce peut être un restaurateur d’art ou un ébéniste par exemple, qui va augmenter la valeur de votre produit.
La phase finale de l’achat-revente consiste à exposer vos objets. De plus en plus de professionnels optent pour un site en ligne comme vitrine de leur magasin ; mais avoir des locaux pour ouvrir une boutique est tout à fait envisageable.
Tester le dépôt-vente
En tant qu’antiquaire, vous n’êtes pas obligé d’acheter tous les biens que vous mettez à la vente.
Le dépôt-vente consiste à en effet déposer un objet gratuitement (ou non) chez l’antiquaire qui sera chargé de le vendre.
Si l’objet trouve acheteur, l’antiquaire prendra une commission et versera le reste du prix de vente au déposant. À défaut, au bout d’un certain temps, le déposant devra récupérer son bien.
Cette technique présente un double avantage :
-
vous évitez d’acheter un bien sans réussir à le vendre
-
vous ne payez pas le prix d’achat du bien qui, dans le cadre de l’auto-entreprise, ne peut être déduit du chiffres d’affaires.
En conséquence, le dépôt-vente optimise votre fiscalité et réduit vos risques d’être encombré par des objets invendus !
Nos astuces pour devenir antiquaire-brocanteur
Rejoindre une association d’antiquaires
La profession d’antiquaire a su s'organiser autour d’associations et syndicats afin de promouvoir leur savoir-faire et expertise. Leurs membres sont soumis à des règles déontologiques afin d’assurer aux clients un gage de sérieux et de reconnaissance.
Rejoindre une association d’antiquaires peut vous permettre de bénéficier d’une crédibilité et ainsi justifier la pratique de prix plus élevés.
Faire parler de vous
Communiquer autour de votre activité peut vous permettre de vous faire connaître des acheteurs mais aussi des vendeurs non professionnels.
L'outil Google My Business peut être un allié dans le suivi et le développement de votre notoriété à l'échelle locale, jetez-y un oeil !
Vous pouvez ainsi organiser différents événements comme des expositions thématiques dans votre point de vente.
Pensez également aux réseaux sociaux et autres sites d’échanges. En effet, de plus en plus de collectionneurs scrutent internet à la recherche de pièces de collection !
Séduit par le métier d’antiquaire-brocanteur ? N'attendez plus et lancez-vous comme auto-entrepreneur pour réaliser votre rêve ! Si la création d’une auto-entreprise vous paraît complexe, nos conseillers sont à vos côtés pour vous accompagner dans toutes les démarches de A à Z, y compris pour toute mise à jour nécessaire au cours de votre activité.