Graphiste indépendant
Le design graphique, comme la plupart des métiers du graphisme, se pratique le plus souvent en libéral, et se déploie dans différentes branches, de la création textile à la communication, en passant par l’art, l’édition et le luxe. Jeunes diplômés, salariés en quête de plus de flexibilité, le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) est simple et séduisant pour démarrer ou redémarrer votre carrière. Découvrez les avantages et les conditions pour passer le cap et développer votre visibilité en tant que designer graphique.
Graphiste auto-entrepreneur : les informations clés
Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) est la Chambre des Métiers de l’Artisanat (CMA)
Le code APE est généralement : 1813ZB – Design graphique / PAO et activités de pré-presse
Le plafond de chiffre d'affaires à ne pas dépasser est de : 77 700 €
Rémunération mensuelle : entre 30 et 65 € HT de l’heure
Le montant des cotisations sociales à payer est de : 21,2 % de votre chiffre d'affaires
En quoi consiste le métier de graphiste ?
Définition
Le design graphique est partout dans notre société, de l’affiche 4 x 3 aux paquets de pâtes en passant par les étiquettes de boissons et les papiers à en-tête des entreprises. Les graphistes (aussi appelés designers graphiques et parfois infographistes) sont des créateurs qui développent la stratégie et le mode de communication visuelle de leurs clients. Ils conçoivent le plus souvent les identités graphiques tels que le logo et l’ensemble de l’univers visuel.
Ils sont donc des acteurs clefs du monde de la communication puisqu’ils rendent reconnaissables au premier regard une marque, un festival de musique, une association humanitaire, un théâtre ou un musée.
Le designer graphique conçoit les visuels en 2 et 3 dimensions, des images fixes ou animées. Il choisit les couleurs, les typographies, les codes et le meilleur support de diffusion en fonction du projet et de la commande : affiche, web, publicité, flyer, édition, magazine, livre blanc, etc.
Les graphistes expriment donc leur sens artistique et leurs idées, à travers les arts visuels, en les associant aux techniques publicitaires, commerciales et de marketing. Ils travaillent aussi bien sur des supports éditoriaux imprimés que dans le numérique.
Quel CFE pour quel graphiste ?
Le graphiste est un métier quelque peu particulier car il peut avoir sa place dans deux CFE. En effet, votre CFE d’affectation dépend de l’activité précise de graphisme que vous exercez et du statut que vous souhaitez obtenir :
- Vous serez graphiste artisan à la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) si vous exercez une activité de graphiste en auto-entreprise
- Vous serez graphiste libéral à l’URSSAF si vous exercez une activité en tant qu’artiste et auteur. Attention car vous ne pourrez pas avoir le statut d’auto-entrepreneur dans ce cas car vous relevez du régime social des artistes-auteurs.
Le saviez-vous ?
Quand le stage SPI était encore obligatoire et payant pour tous les artisans, certains auto-entrepreneurs se déclaraient en tant que libéral et plus précisément comme infographiste pour éviter ce stage. Ce n’est plus nécessaire aujourd’hui !
Qui fait appel à un graphiste ?
Avec qui et sur quels projets travaille un graphiste ?
En tant qu’auto-entrepreneur graphiste vous êtes amené à travailler aussi bien pour des entreprises privées que des travailleurs indépendants, des collectivités publiques voire même des particuliers ou des associations.
Quels que soient vos clients, les besoins tournent souvent autour de :
- La construction d’une identité graphique : charte graphique, logo, cartes de visite
- La mise en page de contenu sur support graphique : guide à destination des clients ou salariés, flyers de communication, etc.
- La création de visuels pour la communication interne et externe (publicités, banderoles, kakémonos pour assister à des événements, etc.)
Se spécialiser ou ne pas se spécialiser ?
Ne perdez pas de vue que le graphisme, bien qu’il soit partout dans notre quotidien, est un milieu professionnel fortement concurrentiel. Il est donc important de sortir du lot.
La majorité des graphistes choisissent de travailler pour le plus grand nombre en proposant des créations diverses et multiples, sans se spécialiser. Vos clients pourront alors être un cabinet de dentiste tout autant qu’un artisan qui souhaite changer de logo ; un bureau d’études qui a besoin de mettre en page et en images un dossier pour un concours avec des dessins et une typographie qui l’aideront à se démarquer ou encore une mairie qui lancera un appel d’offres pour la charte graphique de sa future médiathèque.
Néanmoins, pour mieux cibler votre clientèle, vous pouvez vous spécialiser dans un ou plusieurs domaines précis (arts, architecture, emballage, humanitaire, publicité, etc.). Cela qui vous permettra d’affiner vos prestations et de vous démarquer de la concurrence.
Faire le choix d’une spécialisation professionnelle peut être vu comme risqué au premier abord, mais si votre stratégie est bien pensée cela aura des répercussions positives à la fois sur votre portefeuille clients et vos tarifs. Vous pouvez par exemple vous spécialiser dans le graphisme de site de e-commerce (vente en ligne) ou encore dans la communication graphique de cabinets d’avocats. Deux domaines et niches totalement différents !
Vous pouvez aussi décider d'élargir votre éventail de prestations en vous associant à un web designer, car selon où vous travaillez (petites et moyennes villes par exemple), il peut être bénéfique de jouer la carte de la complémentarité.
Le saviez-vous ?
Connaissez-vous la différence entre le métier de web designer et celui de designer graphique ?
Le designer graphique (ou graphiste) est un professionnel de la communication qui crée et conçoit des messages graphiques. Il trouve des solutions de communication visuelle grâce à sa culture et sa formation artistiques.
Le web designer a aussi des notions de graphisme. C’est une branche technique du graphisme appliqué au web, à la vidéo et aux dérivés (applications, blogs, site, multimédia, etc.). Il doit donc maîtriser les techniques et langages de programmation, l’image fixe autant qu’animée, connaître et comprendre le référencement et les contraintes du web pour travailler sur tous les types de nouveaux médias.
Les connaissances et savoir-faire pour devenir graphiste indépendant
Ce que l’on attend en priorité d’un graphiste est l’équilibre entre sa créativité, sa maîtrise technique et sa capacité à atteindre l’objectif de communication de son client.
En tant que graphiste vous devrez évidemment savoir dessiner et maîtriser les codes graphiques (de la typographie aux couleurs en passant par la structuration de vos compositions) mais aussi allier ces savoir-faire à des connaissances et compétences techniques (matériaux et procédés d’impression, processus de fabrication, logiciels, etc.).
Par ailleurs, un bon graphiste doit :
- Être nature curieuse : mouvement d’avant-garde et de société influencent son travail et les demandes des clients
- Disposer d’une solide culture générale et d’un fort bagage culturel et artistique
- Rester ouvert aux avis de ses clients et composer avec leur potentiel mauvais goût
Bon à savoir
Vous devrez également savoir gérer le stress (car les rendus ont souvent des délais extrêmement serrés et l’exigence des commanditaires est accrue). Il est également indispensable d’avoir une grande capacité d’adaptation et un bon sens du relationnel.
Les formations
Le métier de graphiste, infographiste ou designer graphique n’est pas réglementé en France. Il peut donc être exercé sans diplôme.
Toutefois, ce secteur étant vraiment concurrentiel, il est fortement conseillé de se former pour ainsi attester de ses compétences auprès de ses futurs clients. Il existe de nombreuses formations aux métiers du graphisme et de la communication.
Prenez le temps de bien vous renseigner : leur coût et leur durée sont variables d’une école à une autre.
À titre d’exemple, on pourra citer ces diplômes post-Baccalauréat :
- Brevet de technicien supérieur (BTS) Design graphique, option communication et médias numériques (2 ans)
- DMA arts graphiques, option illustration ou option typographie (2 ans)
- Diplôme national d’arts Plastiques option Design graphique (DNAP) — Écoles des Beaux-arts (3 ans)
- Diplôme national d’art (DNA) option communication ou option design (3 ans)
- Diplôme national des métiers d'art et du design mention graphisme (DN MADE) (3 ans)
- Diplôme supérieur des arts appliqués (DSAA) spécialité Design mention graphisme (4 ans)
- Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) option Design graphique — Écoles des Beaux-arts (5 ans)
- Directeur artistique en design visuel et digital (ECV) (5 ans)
Vous avez également la possibilité de réaliser des formations courtes pour accroître vos compétences dans le graphisme et la gestion de votre activité avant de vous lancer en auto-entreprise ! Pour cela, pensez à votre Compte Personnel de Formation, dont le montant peut aller jusque 5 000 €.
Quelques conseils pour créer votre auto-entreprise en graphisme
Les premiers pas
Lorsque l’on opte pour un métier où la concurrence est rude, il est nécessaire de faire une projection des coûts et investissements (idéalement sur 3 ans) et d’avoir une carte réelle (et non idyllique) du marché potentiel.
Une étude de faisabilité est donc toujours conseillée. Elle reprendra l’ensemble des charges incompressibles de votre micro-entreprise et vous donnera ainsi une idée du chiffre d’affaires que votre auto-entreprise devra dégager pour être viable à court et à moyen termes.
Quelques exemples de charges :
- Matériel (ordinateur, tablette graphique, scanner, imprimante A3 laser, appareil photo, etc.)
- Licences des logiciels professionnels (Photoshop, Illustrator, Indesign, LightRoom, etc.)
- Déplacements (carburant et véhicule) car démarcher et rencontrer ses clients ou futurs clients entraînent des coûts à ne pas négliger
- Abonnements (téléphonie, internet, banque d’images, etc.)
- Achat des licences d’exploitation de typographies
- Loyer, etc.
Bon à savoir
La tentation de travailler à la maison pour éviter de payer un loyer professionnel est grande, surtout dans les premiers mois de la création de son auto-entreprise. Sachez tout de même que vous devrez vous acquitter d’une taxe auprès de votre Centre des impôts, même si vous déclarez travailler depuis chez vous.
Il s’agit, en effet, de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) due par toutes les entreprises y compris les micro et auto-entreprises. Vous en êtes, néanmoins, exonéré la première année d’activité.
Démarcher et communiquer
Se faire connaître reste indispensable pour les graphistes, bien le faire est souvent une véritable problématique pour les tous professionnels de la communication.
Vous pouvez vous inscrire sur des plateformes de mise en relation entre freelances et clients pour trouver vos premières missions. Fiverr, par exemple, vous permet de proposer vos services de graphiste facilement.
Anticipez cette facette avant de débuter afin de pouvoir prospecter et avoir une bonne visibilité dès les premières semaines de votre activité.
Mutualiser ou travailler en complémentarité
Il n’est pas rare en art et en graphisme que plusieurs auto-entrepreneurs, artistes et indépendants se regroupent dans un même local afin de partager les frais, qui vont du loyer et des fluides à certains achats de matériel en commun (risographie, scanner graphique, imprimante 3D, etc.). Avoir un espace de travail commun, c’est aussi la possibilité de mettre en place un studio photo, d’avoir une salle de réunion ou un espace d'exposition mutualisé.
Cela permet non seulement de réduire certains coûts mais également de ne pas rester isolé, car, comme tous les métiers créatifs, les échanges et le réseau comptent en partie dans la réussite de l’entreprise. Avoir des profils et des compétences différents, permet à chacun d’ouvrir d’autres portes professionnelles, en s’associant sur un ou deux gros projets par exemple. Il faut, évidemment, bien s’entendre professionnellement avec ses colocataires pour que cette aventure plurielle fonctionne !
Et les droits d'auteurs en tant que graphiste ?
En tant que (futur) graphiste indépendant, vous n’êtes pas sans savoir que les œuvres que vous réalisez font partie de votre Propriété Intellectuelle.
Néanmoins, un auto-entrepreneur ne peut pas être rémunéré en droit d’auteur. Seuls les artistes affiliés à la Maison des Artistes peuvent demander à toucher des droits d’auteurs, ce qui n’est pas possible en auto-entreprise.
L'aventure vous tente ? Les équipes du Portail Auto-Entrepreneur seront ravies de vous accompagner pour toutes les étapes de votre lancement, et bien plus encore !