Devenir monteur vidéo
Vous l’avez certainement remarqué : depuis quelques années la vidéo est partout. Mais que serait une vidéo sans un bon montage ? Le métier de monteur ou monteuse vidéo est indispensable pour donner vie à des prises de vues. Vous êtes passionné par l’audiovisuel et souhaitez travailler à votre compte ? Le montage vidéo est 100 % compatible avec le régime de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise). On vous dit tout pour exercer votre art en toute indépendance.
Monteur vidéo auto-entrepreneur : les informations clés
Le Centre de Formalités des Entreprises est généralement l'Urssaf
Le code APE est généralement : 59.12Z – Postproduction de films cinématographiques, de vidéo et de programme de télévision. Si vous pratiquez également la réalisation, le code est généralement : 59.11B - Production de films institutionnels et publicitaires
Le plafond de chiffre d'affaires à ne pas dépasser est de : 77 700 €
Rémunération mensuelle : de 200 € à 400 € / jour (voire plus en fonction des exigences du client, des outils utilisés et de l'expérience du monteur).
Le montant des cotisations sociales à payer est de : 21,1 % de votre chiffre d'affaires
Le métier de monteur vidéo
Un métier entre technique et sens artistique
Après le tournage, le montage est essentiel pour obtenir un film rythmé et cohérent, qu'il s'agisse d'un long métrage ou d'une bande-annonce.
La première étape est primordiale puisqu’il s’agit de sélectionner les plans les plus pertinents. Pas le droit à l’erreur pendant cette tâche où le monteur visionne inlassablement les rushs sur sa table de montage (à présent numérique !) : c’est grâce à cela qu’il pourra obtenir le film le plus abouti possible.
Une fois les prises de vues sélectionnées, le rôle d’un monteur vidéo est les assembler à l’aide d’un logiciel de montage. Un travail sur l’image doit également être effectué. Il comprend a minima l’harmonie des couleurs et un réglage travaillé de la luminosité et des contrastes. C’est ce que l’on appelle l’étalonnage.
Selon les demandes des clients, le monteur peut aussi être amené à sous-titrer les films : cette opération est minutieuse et doit être ajustée à l’image près pour être raccord avec la bande-son de la vidéo.
Pour arriver à une vidéo aboutie, le monteur peaufine parfois longuement les transitions entre les plans car c’est aussi dans les détails que se révèle la qualité d’un montage. Un métier très technique donc, mais où la fibre artistique fera la différence.
Les différentes spécialités du monteur
Sous le terme très générique de « monteur vidéo » se cachent plusieurs spécialités et missions. Pour devenir un professionnel abouti, le monteur commence souvent par travailler en tant qu’assistant, uniquement sur la sélection des images sur banc de montage. Il transmet ensuite ces extraits à un chef monteur, qui se charge alors de toutes les autres étapes de l'assemblage.
Selon les projets, un monteur truquiste peut être nécessaire. Professionnel du graphisme qui maîtrise sur le bout des doigts les logiciels d’animations, il est capable de créer des effets spéciaux parfaits pour satisfaire les attentes du réalisateur.
Qualités nécessaires pour devenir monteur vidéo
Le monteur vidéo travaille principalement sur ordinateur. Ce professionnel doit être très à l’aise avec des logiciels souvent complexes et apte à faire appel à des outils spécialisés (par exemple le compositing, permettant de travailler des rushs filmés sur fond vert).
Mais les compétences techniques ne suffisent pas. Le montage vidéo est une activité longue et complexe, qui nécessite un grand sens de l'observation et de l'organisation, ainsi que des qualités certaines de patience et de rigueur.
Un bon monteur vidéo doit aussi être doté d'une réelle sensibilité artistique, qualité incontournable pour réaliser des films de qualité.
En tant qu'auto-entrepreneur, il est enfin indispensable d'avoir un bon sens de la communication, afin d'écouter au mieux les projets de vos clients pour répondre à leurs attentes. Le réalisateur a une idée quand il crée son film : à vous de lui donner vie !
Bon à savoir
Dans le montage vidéo, il est primordial de rester ouvert sur l’évolution des techniques et des modes. Restez à l'affût des tendances et des nouveaux outils du secteur.
Qui sont les clients du monteur vidéo ?
Vous appréciez la diversité dans votre métier ? Le métier de monteur vidéo pourra vous donner l’opportunité de varier les ambiances et les types de commandes.
En devenant monteur vidéo indépendant, vous pouvez proposer vos services à de nombreux types de clients :
- des particuliers
- des sociétés de production
- des agences de communication audiovisuelle
- éventuellement des chaînes TV
- des entreprises, et organisations publiques.
Les types de demandes sont aussi variés. Vous pouvez être amené à monter :
- des vidéos institutionnelles pour des entreprises
- des clips musicaux
- des courts ou longs-métrages
- des clips publicitaires
- des documentaires
- des films
- des reportages
- des films « souvenir » pour les particuliers, etc.
Selon la mission et les possibilités du client, vous pouvez travailler de chez vous (ou d’un local loué pour votre activité) ou directement chez le client.
Bon à savoir
Quand vous démarrez votre activité, vous pouvez envisager de vous spécialiser sur un type de vidéo et de clients pour vous démarquer de la concurrence.
Quelles formations pour devenir monteur vidéo ?
La profession de monteur vidéo n’est pas réglementée : aucun diplôme n'est donc obligatoire pour l’exercer en tant qu’auto-entrepreneur.
Pour avoir une légitimité auprès de vos futurs clients et une technique maîtrisée sur le bout des doigts, suivre une formation est cependant fortement conseillé.
Il en existe de nombreuses, publiques ou privées, allant du niveau bac + 2 jusqu’au bac + 6, comme par exemple :
- des BTS « Métiers de l’audiovisuel option montage » permettent en 2 ans d’obtenir toutes les connaissances de base en montage vidéo
- des certificats supérieurs de formation professionnelle de montage sont proposés dans de nombreuses écoles privées et permettent d’obtenir, comme avec le BTS, les connaissances indispensables pour se lancer en 2 ans
- et pour ceux qui veulent aller plus loin, des formations jusqu’au master existent. Ces études de niveau bac + 5 permettent d’acquérir de nombreuses compétences complémentaires (histoire du cinéma, scénarisation, effets spéciaux, etc.)
Autre possibilité avec les formations : se spécialiser dans une technique, par exemple les effets spéciaux ou la 3D, souvent appelée CGI (Computer Generated Image).
Si vous êtes autodidacte, il est nécessaire d'avoir une solide expérience professionnelle et de pouvoir la justifier en rendant publique certaines de vos réalisations, afin d'inspirer confiance à vos éventuels clients. Un portfolio virtuel sous la forme d’un site internet ou d’une chaîne vidéo en ligne reste une valeur sûre.
Bon à savoir
Comme toutes les professions de la production et post-production audiovisuelle, le montage vidéo peut aussi s’exercer en tant qu'intermittent du spectacle. Ce statut particulier permet d’avoir une protection sociale adaptée à des périodes de « creux » entre deux contrats.
Attention, cumuler le statut d’intermittent du spectacle avec le régime de la micro-entreprise est possible seulement si votre activité est totalement différente. Si vous êtes intermittent cadreur ou captation d’images, vous pouvez donc créer une micro-entreprise artisanale de montage vidéo. Ça ne sera pas le cas si vous êtes déjà intermittent monteur.
Le statut d’intermittent est plus long à créer et nécessite des démarches supplémentaires pour les employeurs. C’est pourquoi de plus en plus de monteurs se tournent vers la micro-entreprise.
Nos conseils pour lancer votre auto-entreprise de montage vidéo
1 - Équipez-vous
Le montage vidéo se faisant maintenant de façon numérique (sauf rares exceptions), il est capital d’avoir un matériel très performant.
Vous devrez notamment vous procurer :
- un ordinateur puissant, doté d’une bonne carte graphique, d’une mémoire vive importante et probablement d’un disque dur SSD
- au moins 2 écrans HD, assez grands pour votre confort visuel, notamment pour la sélection des plans
- un logiciel de montage bien entendu et d’autres logiciels complémentaires selon votre activité (pour minimiser l’investissement, n’hésitez pas à opter pour des abonnements mensuels)
- un équipement sonore de bonne qualité pour gérer le son sur vos vidéos, même si celui-ci est par la suite délégué à un spécialiste.
N’oubliez pas les espaces de stockage ! Les vidéos sont lourdes et vous vous retrouverez rapidement à gérer des heures de rush qu’il faudra conserver. Vous devrez rapidement vous doter de disques durs externes et probablement les doubler d’un abonnement à un cloud pour stocker vos archives de façon optimale.
Bon à savoir
Pour financer tout ce matériel de départ, vous pouvez solliciter un micro-crédit, idéal pour les micro-entrepreneurs qui ont besoin d’un petit coup de pouce pour se lancer.
Toutes les aides pour financer son auto-entreprise
2 - Protégez votre matériel
L’assurance professionnelle n’est pas obligatoire pour exercer l’activité de monteur vidéo, mais reste fortement recommandée.
Votre matériel informatique est un investissement conséquent, qu’il est judicieux d’assurer. Une responsabilité civile professionnelle vous permettra de le protéger mais aussi de vous couvrir face à vos clients, en cas de litige ou de perte de données.
La responsabilité civile professionnelle
3 - Faites-vous connaître
Afin de vous démarquer de la concurrence, mettez toutes les chances de votre côté !
Vous pouvez vous inscrire sur des plateformes de mise en relation de freelances, en mettant bien sûr en valeur votre formation et votre expérience professionnelle. Si ces dernières prennent une commission, elles n’en restent pas moins un bon moyen pour dénicher vos premiers clients.
Fiverr, notre partenaire, est un exemple de ce genre de plateformes. En utilisant Fiverr, vous avez la possibilité de présenter vos services à des clients internationaux.
N’hésitez pas non plus à démarcher des agences : elles sont nombreuses à faire appel à micro-entrepreneurs quand leur carnet de commandes est trop plein.
Prenez aussi le temps de soigner votre réputation numérique. Vous pouvez créer un blog ou un site vitrine à l’esthétique soignée, sans négliger le référencement. Et quel meilleur moyen de montrer vos compétences que de partager vos réalisations ?
Vous pouvez enfin monter un CV vidéo et même un showreel (vidéo compilant en 1 à 3 minutes vos meilleures réalisations). Peu de vidéastes auto-entrepreneurs y ont recours, c'est pourtant une excellente façon de démontrer votre savoir-faire !
4 - Créez votre réseau
Communiquez sur les forums et les réseaux sociaux ! Multiplier les échanges avec d’autres professionnels du secteur vous offrira certainement des opportunités auxquelles vous n'auriez pas pensé.
C’est d’ailleurs ce que confirme Clara, jeune vidéaste ayant opté pour le régime de la micro-entreprise et interviewée par le Portail Auto-Entrepreneur il y a quelques mois :
“Un conseil que je regrette de ne pas avoir eu quand j’ai créé mon auto-entreprise, c’est de s’intéresser aux forums. Il faut se renseigner à droite, à gauche. Il y a de plus en plus d’auto-entrepreneurs qui partagent leurs connaissances. Il faut en profiter !”
Découvrez l’interview de Clara
5 - Élargissez votre offre
Si au fil des années vous suivez de nouvelles formations et élargissez vos compétences, vous pouvez aussi passer derrière la caméra et devenir cadreur ou réalisateur. En proposant ainsi une offre de création de vidéos de A à Z, le nombre de vos clients et vos tarifs ne feront qu’augmenter. Il est également possible de se spécialiser dans l’animation d’images 2D ou 3D comme animateur ou motion designer : deux professions qui ont le vent en poupe.
Vous avez maintenant toutes les informations pour vous lancer dans la création de votre micro-entreprise ! Encore perdu dans les démarches à réaliser ? Les équipes du Portail Auto-Entrepreneur sont là pour vous accompagner dans le lancement de votre activité !
Photo de une : Clara Domas / Mathilda Perrot