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Salaire auto-entrepreneur : comment le calculer et l'optimiser ?

13 novembre 2024
4 min  · Par Eva Bouchard

Vous lancez votre activité d'auto-entrepreneur et vous vous demandez quel salaire vous allez percevoir ? L'avantage de l'auto-entreprise est que vous serez le seul et l'unique à définir votre rémunération en prenant en considération votre secteur de production, votre niveau d'expertise ou encore la qualité de vos produits ou services. Il ne faudra pas oublier de garder en tête les dépenses liées à votre statut d'auto-entrepreneur. On vous explique comment calculer le montant de vos rémunérations juste ici !  

En bref

  • Pas de salaire fixe : Avec le statut d'auto-entrepreneur, vous ne recevez pas de salaire au sens traditionnel, mais générez un revenu basé sur votre chiffre d'affaires, moins vos charges.
  • Revenu variable : Votre revenu dépend de votre activité, de vos tarifs, et des fluctuations de votre productivité.
  • Charges à déduire : Incluez les frais de développement, les cotisations sociales (jusqu'à 23,2 % du CA), et les impôts (IR, CFE, TVA) pour estimer votre revenu net.
  • Revenu moyen : Selon l'INSEE, le revenu moyen mensuel est de 670€, souvent complété par une autre activité.

Prêt à vous lancer ? Découvrez comment optimiser vos revenus en devenant auto-entrepreneur !

Le salaire en auto-entreprise : un abus de langage

En devenant auto-entrepreneur, vous ne recevrez pas de salaire à proprement parler.  
Pourquoi ? Parce que le salaire constitue ce qui est perçu par un salarié avec un contrat de travail. Or, en ayant le statut d'auto-entrepreneur, vous travaillez de manière indépendante c’est-à-dire à votre propre compte. Vous n’avez donc pas de fiche de paie et c’est vous qui fixez vos propres tarifs.

Attention : comme votre activité et votre productivité sont souvent fluctuantes, vos revenus peuvent être en conséquence irréguliers !  

L'auto-entrepreneur travaille à son compte : le contraire du salarié

En réalité, dans le monde de l’entrepreneuriat et des travailleurs indépendants, on parle toujours de chiffre d’affaires. Beaucoup de personnes pensent alors que le chiffre d’affaires correspond à ce que l’auto-entrepreneur gagne in fine et qu’il coïncide donc avec le salaire. 

Mais cette appellation est en réalité un abus de langage puisque le chiffre d’affaires ne correspond pas à ce que l’auto-entrepreneur va gagner, il est en fait confondu avec le revenu.  

Mais alors, qu’est-ce que le revenu ? 

Le revenu correspond, d’après le gouvernement, à ce que vous gagnez vraiment en tant que travailleur indépendant, c’est-à-dire à votre chiffre d’affaires moins vos charges (matières premières, outils, loyers éventuels, frais divers et variés). 

 Dans le cas particulier de l’auto-entreprise, vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles pour calculer le montant de votre revenu. À la place, l’État procède à un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires, qui correspond donc à une estimation arbitraire de vos charges, pour obtenir votre revenu. 

Cet abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires est calculé selon votre secteur d’activité et correspond à : 

  • 71 % pour les activités d’achat / vente et de location de logements  
  • 50 % pour les prestataires de services commerciales et artisanales  
  • 34 % pour les professions libérales réglementées et non réglementées 

De cet abattement va finalement rester une somme : c’est votre revenu

Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre article complet sur le calcul du revenu

Exemple :  

Si je suis auto-entrepreneur et que je déclare un chiffre d’affaires de 10 000 euros en 1 mois pour de la vente de produits cosmétiques, mon revenu s’élèvera à 2900 euros puisque mon abattement forfaitaire sera de 71 % (activité d’achat-revente).  

Maintenant que la différence entre chiffre d’affaires et revenu est claire, vous vous demandez peut-être comment évaluer les charges associées à votre chiffre d’affaires ? L’État calculant votre revenu de façon arbitraire, vous ne savez pas encore à ce stade ce qui correspond réellement à l’argent que vous allez gagner !

Comment calculer les charges liées à mon chiffre d’affaires ?

Pour calculer la rémunération approximative que vous allez pouvoir tirer de votre micro-entreprise, voici un récapitulatif des charges et frais à ne pas oublier. Vous pourrez ainsi fixer vos prix correctement et avoir une idée de la somme finale qui rentrera dans vos caisses ! 

Les frais liés au développement de votre activité micro-entrepreneur

Ces frais correspondent aux investissements et aux dépenses nécessaires au bon déroulement et au bon fonctionnement de votre micro-entreprise.  

Si vous devez louer des locaux, si vous achetez des marchandises ou du matériel essentiels au bon fonctionnement de votre auto-entreprise ou encore si vous avez besoin d’embaucher un salarié ou de payer un prestataire, il faudra prendre en considération ces dépenses. Elles constitueront un montant total à déduire ensuite de votre chiffre d’affaires, afin d’obtenir une première estimation de votre rémunération.  

Pour en savoir plus : Comment faire le calcul de toutes ses charges en auto-entreprise ? 

Le versement des cotisations sociales pour un auto-entrepreneur

Mais ce n’est pas tout ! En tant qu’auto-entrepreneur, vous devez régler des cotisations sociales. Elles sont prélevées directement sur votre chiffre d’affaires et calculées en fonction de votre type d’activité. Leur utilité ? Vous permettre de bénéficier d’une couverture sociale de base pour vos frais de santé, vos arrêts maladie, votre retraite, les prestations familiales, le décès et même l’invalidité. 

Ces cotisations dépendent de votre activité et s’élèvent à :  

  • 12,3 % pour la vente de marchandises 
  • 21,2 % pour la prestation de services artisanales et commerciales (BIC)
  • 23,1 % pour les professions libérales classiques (BNC)
  • 23,2 % pour les professions libérales réglementées qui dépendent de la CIPAV 

Ces paiements sont obligatoires et ont lieu tous les mois ou tous les trois mois, en fonction de l’option que vous aurez choisie. 

 

Bon à savoir

En tant qu’auto-entrepreneur, vous devez également payer la contribution à la formation professionnelle (CFP) qui s’élève à :  

  • 0,1 % du chiffre d’affaires pour les commerçants 
  • 0,2 % du chiffre d’affaires pour les professionnels libéraux et prestations de services 
  • 0,3 % du chiffre d’affaires pour les artisans

Les impôts  

Il existe en réalité trois impôts différents en auto-entreprise. Le plus connu est bien sûr l’impôt sur le revenu mais il ne faut pas oublier la TVA et la CFE, qui sont également considérées comme des impôts. 

 

1 - L’impôt sur le revenu  

Les micro-entrepreneurs sont tous soumis par défaut à l’impôt sur le revenu, qui fonctionne par tranches comme pour les salariés. Vous payez donc chaque mois votre impôt à travers le prélèvement à la source... en fonction d’une estimation de votre chiffre d’affaires (et donc de votre revenu). 

Cependant, grâce au régime micro-social simplifié dont l’auto-entrepreneur bénéficie, vous pouvez opter sous conditions de revenus pour ce qu’on appelle le versement forfaitaire libératoire.  

Comment fonctionne le versement libératoire ? C’est simple ! Votre impôt sur le revenu est prélevé en même temps que vos cotisations sociales, selon un pourcentage fixe dont le taux dépend une nouvelle fois de la nature de l’activité. Il s’élève à : 

  • 1 % pour les activités de vente ou de prestations d’hébergement  
  • 1,7 % pour les activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) 
  • 2,2 % pour les activités de prestations de services ou les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) 

Autre point important : que vous ayez opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire ou le prélèvement classique à la source, vous devrez chaque année remplir votre déclaration annuelle de revenus. Le but ? Faire le point sur la situation de votre foyer fiscal. Et ce, bien que vous ayez déjà théoriquement versé les sommes dues pour votre activité d’auto-entrepreneur. 

La fiscalité en auto-entreprise

2- Les impôts locaux : la CFE 

Le micro-entrepreneur est également redevable d’un impôt local appelé la cotisation foncière des entreprises (CFE). Il doit régler la CFE, chaque année dans la commune où est domiciliée son activité.   

Néanmoins, l’auto-entrepreneur est éxonéré de cet impôt la première année de son activité !  

La cotisation foncière des entreprises

3- L’impôt sur la consommation : la TVA 

  La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) est un impôt indirect payé par le consommateur. En réalité vous n’êtes qu’un intermédiaire : les entreprises la facturent à leurs clients pour la reverser ensuite directement à l’État.  

Cependant, les auto-entrepreneurs bénéficient du régime de franchise en base de TVA. Cela signifie qu’en dessous d’un certain plafond, vous êtes exonéré de collecter et reverser la TVA.  
En 2022, le seuil de franchise de ce régime s’élève à : 

  • 36 800 euros pour les artisans et les professions libérales 
  • 91 900 euros pour les commerçants 

 

Information importante

En tant que micro-entrepreneur, votre chiffre d’affaires ne peut dépasser 77 700 euros pour les prestations de services et 188 700 euros pour les activités d’achat et de revente. Soyez vigilant ! 

Finalement combien gagne réellement un auto-entrepreneur ?

Ce que dit l’INSEE 

L’INSEE se penche régulièrement sur le revenu des auto-entrepreneurs et selon une étude réalisée en 2019, le revenu moyen d’un auto-entrepreneur, que l’on pourrait comparer à un salaire, se situe autour de 590 euros par mois

Néanmoins, un auto-entrepreneur cumule souvent son activité avec un autre statut comme celui de salarié. En ajoutant les deux rémunérations moyennes, on obtient alors un revenu nettement plus élevé : 2 430 euros

 

Bon à savoir

Le revenu perçu en tant qu’auto-entrepreneur sert souvent d’activité d’appoint et vient alors en complément d’un salaire. En effet, 31 % des auto-entrepreneurs cumulent leur activité avec un travail salarié

Nos conseils pour fixer vos prix et arriver à se dégager une rémunération correcte  

Pour calculer la rémunération que vous allez percevoir en étant micro-entrepreneur, vous devez fixer vos tarifs avec minutie et décider du temps que vous souhaitez consacrer à votre auto-entreprise. 

Pour cela, n’oubliez pas de prendre en compte :  

  • Les congés que vous aimeriez avoir et le temps que vous voulez consacrer à votre micro-entreprise. En effet, un salarié a des congés payés compris dans son salaire contrairement au statut de travailleur indépendant qui ne touche rien lorsqu’il s’octroie des vacances. Vous devrez donc prévoir un amortissement de ce manque à gagner tout au long de l’année.  
  • Le temps que vous consacrez à la gestion de votre micro-entreprise. Comme dirait l’autre, le temps c'est de l'argent ! En prenant moins de temps à administrer votre activité, vous deviendrez plus rentable. Et si vous cherchez un outil de gestion tout-en-un pour votre auto-entreprise, vous pouvez tester gratuitement le nôtre. 

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Enfin, pour augmenter votre rémunération, vous pouvez opter pour des stratégies différentes, comme :  

  • Fixer un prix élevé pour vos biens ou services : vous affichez ainsi votre qualité 
  • Optimiser vos frais fixes afin qu’ils soient les plus bas possibles et qu’ils impactent peu votre rentabilité 
  • Passer un temps limité sur chaque prestation ou vente pour optimiser votre rentabilité horaire 

La rémunération d’un auto-entrepreneur n’a désormais plus aucun secret pour vous et vous savez maintenant comment la calculer et l’optimiser ! 

Vous êtes prêt à sauter le pas et créer votre auto-entreprise ? Le Portail Auto-Entrepreneur et ses conseillers experts peuvent vous accompagner dans toutes les étapes de création, répondre à vos questions et même vous proposer un logiciel de gestion complet pour votre comptabilité !  

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