Connaître la différence entre freelance et auto-entrepreneur
Il est fréquent de confondre le statut de freelance avec celui d’auto-entrepreneur. Pourtant, ces deux termes renvoient à des réalités différentes : le freelance désigne communément un travailleur indépendant quand l’auto-entrepreneur est rattaché à une réalité administrative et juridique particulière. On vous explique tout dans cet article !
Qu’est-ce qu’un freelance ?
Le freelance : un travailleur indépendant
Le terme freelance est un anglicisme pouvant se traduire par « travailleur indépendant ». Un freelance est donc un professionnel travaillant à son compte. Il propose ses services à des entreprises ou à des particuliers.
Vous décidez seul des clients pour lesquels vous travaillez. Ces derniers ne peuvent pas vous imposer d’horaires de travail. Vous n’êtes pas non plus lié à eux par un contrat de travail (CDD, CDI).
En revanche, pour sécuriser la relation commerciale qui vous lie à votre client, il reste recommandé de signer des contrats de vente, que vous vendiez des biens ou des prestations de service.
Le saviez-vous ?
Le terme freelance s’applique généralement aux professions libérales, même si parler d’un « artisan freelance » n’est pas fondamentalement faux si l’on parle d’un artisan indépendant.
En France, ce mode de travail attire de plus en plus d’actifs : on compte déjà plus de 3 millions de travailleurs indépendants en France, soit plus d’un actif sur 10.
Le statut de freelance séduit de nombreux Français en recherche d’indépendance professionnelle mais attire également les entreprises cherchant à sous-traiter certaines de leurs activités de manière ponctuelle (communication, informatique, maintenance, etc.).
À noter que le freelance peut aussi intervenir auprès de particuliers ayant besoin de services nécessitant l’intervention d’un professionnel.
Quel métier exercer en freelance ?
On peut devenir freelance et valoriser ses compétences dans des secteurs d’activités très divers. Que vous souhaitiez exercer une profession commerciale, artisanale ou libérale, vous pouvez ainsi lancer votre activité et devenir freelance !
Les missions principales concernées par le freelancing sont :
- Les métiers informatiques et du digital (développeur web, data scientist, web designer...)
- Les métiers créatifs (graphiste, illustrateur...)
- Les métiers de l’immobilier (agent commercial en immobilier...)
- Les métiers de la communication (community manager...)
- Les métiers du conseil (consultant, consultant en ressources humaines...)
Information importante
Si vous cumulez une activité freelance et un emploi salarié, il vous faudra respecter la règle de non-concurrence. En effet, vos missions en freelancing ne peuvent pas être similaires à celles de votre emploi. Par exemple, si votre emploi salarié est menuisier, votre activité freelance ne peut pas être menuisier ou en rapport avec la menuiserie.
Conditions d’exercice du freelance
Pour devenir freelance et facturer vos clients, vous devez obligatoirement déclarer votre activité. Cette formalité est incontournable pour obtenir un numéro SIRET et facturer vos clients.
Mais avant de déclarer votre activité, il vous faudra choisir un statut juridique sous lequel exercer.
Pour devenir travailleur indépendant, vous avez alors trois possibilités :
- Créer une entreprise individuelle, avec une option possible pour le régime de la micro-entreprise ou pour le nouveau statut unique d'entrepreneur individuel (anciennement EIRL)
- Vous tourner vers la création d’une société comme une EURL ou une SASU
- Opter pour le portage salarial. Dans ce cas-là, pas besoin de choisir un statut juridique.
Pas de panique, on vous explique ça dans la suite de l’article.
Le saviez-vous ?
L’auto-entreprise n’est pas une forme juridique à proprement parler. Il s’agit plus précisément d’un régime particulier de l’entreprise individuelle (EI), permettant à un freelance de profiter du statut d'auto-entrepreneur, avec le régime micro-social et micro-fiscal. Concrètement, si vous créez une EI, vous aurez deux possibilités : le régime réel d’imposition ou le régime de l’auto-entreprise. Dans les deux cas, vous aurez le statut social de travailleur non-salarié (TNS).
Notez enfin que vous pouvez choisir de faire de votre activité de freelance votre activité principale. Vous pouvez également l’exercer à titre secondaire et la cumuler avec un emploi salarié, type CDD, contrat d’intérim ou CDI.
Travailleur freelance : avantages et inconvénients du statut
Devenir freelance vous permet d’avoir une plus grande liberté dans votre travail. Vous n’êtes pas limité par un contrat de travail salarié, et disposez donc d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de votre travail : vous définissez le temps que vous souhaitez consacrer à chaque client et organisez votre journée comme vous le souhaitez, à condition de remplir les missions qui vont été demandées.
Le freelance travaille en général depuis chez lui, dans un espace de coworking ou directement chez ses clients.
Aux freelances donc de choisir leurs modalités de travail et de se discipliner. Un travailleur indépendant est son propre patron ! De vos missions à vos clients, en passant par le prix de vos services, à vous de déterminer la manière dont vous voulez organiser votre travail.
Côté inconvénients, le freelance dispose d’une couverture sociale moins protectrice qu’un salarié. Si vous choisissez l’entreprise individuelle (avec ou sans option pour l’auto-entreprise), vous aurez le statut de travailleur non salarié (TNS). Si vous créez une société, vous pourrez, selon la forme juridique choisie, bénéficier du statut d’assimilé salarié. Dans les deux cas, vous ne cotiserez pas pour le chômage.
Qu’est-ce qu’un auto-entrepreneur ?
L’auto-entrepreneur : un type de travailleur freelance
L’auto-entrepreneur (également appelé micro-entrepreneur) est un « freelance », c’est-à-dire un travailleur indépendant, ayant choisi de créer une Entreprise Individuelle (EI) sous le régime simplifié de l'auto-entreprise (ou micro-entreprise).
Contrairement au terme de freelance, il correspond donc à une réalité juridique particulière.
Si l’on résume : un auto-entrepreneur est un freelance. En revanche, un freelance n’est pas forcément un auto-entrepreneur. Un freelance peut en effet choisir un autre statut juridique pour se mettre à son compte, comme une SASU ou une EURL par exemple.
Quel métier exercer en tant que micro-entrepreneur ?
Sous le statut d’auto-entrepreneur, il est possible de monter son auto-entreprise pour exercer un large panel de métiers en tant qu’auto-entrepreneur (activité commerciale, artisanale ou libérale).
Il existe cependant des activités interdites sous le régime de l’auto-entreprise :
- Les activités agricoles
- Les activités relevant de la TVA immobilière
- Les activités artistiques rémunérées par des droits d’auteur
- Les professions de santé (en revanche, la médecine dite « douce » ou « alternative » peut se pratiquer en auto-entreprise dans la plupart des cas).
Afin de trouver un peu d’inspiration, vous pouvez également consulter notre top 7 des marchés porteurs en auto-entreprise.
Les conditions d’exercice de l’auto-entrepreneur
Le régime de l’auto-entreprise est dit simplifié. Un auto-entrepreneur est en effet soumis à moins d’obligations administratives qu’un créateur de société.
Néanmoins, ce régime reste encadré !
Ainsi, un auto-entrepreneur ne peut pas dépasser les plafonds de chiffre d'affaires suivants :
- 188 700 € pour une activité de vente de marchandises, de denrées à emporter ou à consommer sur place ou de fourniture de logement tel que tourisme classé et chambre d’hôtes (sauf meublé qui relève du seuil de 77 700 €)
- 77 700 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) et les professions libérales non réglementées ou relevant de la Cipav pour leur assurance retraite.
Comment créer sa micro-entreprise
Le saviez-vous ?
Un auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses achats professionnels de son chiffre d’affaires. Il paie donc ses cotisations sociales sur la totalité de ce qu’il encaisse.
Parallèlement à cette contrainte, l’auto-entreprise dispose de nombreux avantages :
- La comptabilité est simplifiée (tenue d’un livre des recettes et selon les cas, d’un registre des achats)
- Le calcul des cotisations sociales est simplifié (un pourcentage fixe est appliqué à votre chiffre d’affaires)
- L’auto-entreprise ne dispose pas d’un capital social : vous n’avez pas à faire d’apport financier pour créer votre activité
- Les auto-entrepreneurs sont exonérés de TVA tant qu’ils ne dépassent pas un seuil de chiffre d’affaires prédéfini (37 500 € ou 85 000 € de chiffre d’affaires selon le secteur d’activité et à partir du 1er Janvier 2025).
Les 7 avantages et les 5 inconvénients en auto-entreprise
Vous voulez devenir auto-entrepreneur ? Les experts de Portail Auto-Entrepreneur sont là pour vous accompagner dans la création et la gestion de votre auto-entreprise. Contactez-nous !
Choisir un statut d’entreprise en freelance
On vous le disait, si vous souhaitez travailler à votre compte, vous avez le choix entre :
- Créer une entreprise individuelle et opter pour le régime de la micro-entreprise
- Créer une société unipersonnelle (EURL ou SASU)
- Opter pour le portage salarial
L’Entreprise Individuelle classique (EI)
L’Entreprise Individuelle est plus simple à créer qu’une véritable société, puisque votre EI se confond avec vous même : il n’y a donc ni statuts à rédiger, ni capital social à définir.
En tant que dirigeant d’EI, vous restez soumis à l’impôt sur le revenu. Votre régime social est celui des Travailleurs Non-Salariés (TNS).
Bon à savoir
Depuis février 2022, l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) n’existe plus. Ce statut juridique était une forme particulière de l’Entreprise Individuelle qui permettait de protéger son patrimoine personnel. Maintenant, cette protection est automatique dans les cas de l’entreprise individuelle et de l’auto-entreprise.
Lors de la création d’une entreprise individuelle, vous avez le choix entre l’EI classique (au régime réel) ou l’EI avec une option pour la micro-entreprise.
Entreprise individuelle et auto-entreprise : notre comparatif
L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)
L‘Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) est une société unipersonnelle dont le dirigeant unique est TNS comme en micro-entreprise.
À la tête de votre EURL, vous êtes par défaut soumis à l’impôt sur le revenu, avec toutefois une option possible à l’impôt sur les sociétés.
L’EURL est idéale si vous envisagez un chiffre d’affaires supérieur aux plafonds de l’auto-entreprise. De plus, en créant une société, vous pouvez déduire vos charges de votre revenu imposable, ce qui n’est pas possible en auto-entreprise.
La Société à Actions Simplifiées Unipersonnelle (SASU)
En Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), vous créez une société dans laquelle vous êtes président assimilé salarié, ce qui vous permet de bénéficier d’une meilleure protection sociale qu’en EURL (notamment pour votre prévoyance et votre retraite). La SASU est soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés.
Comme en EURL, vous n’avez pas de plafond de chiffre d’affaires à respecter, vous pouvez déduire vos frais, et en vous acquittant de la TVA, vous pouvez la récupérer sur vos achats professionnels.
La SASU est cependant plus complexe à créer qu’une EURL car ses statuts ne sont pas prérédigés. Cela vous permet néanmoins de créer une société totalement adaptée à vos projets.
Le portage salarial
Si vous voulez vous lancer en tant que freelance mais que vous ne voulez pas créer votre entreprise, vous pouvez aussi opter pour un contrat de portage salarial.
Dans ce cas-là, vous laissez une société de portage s’occuper des formalités juridiques et comptables à votre place. Le freelance est ici salarié de la société de portage. Il est donc lié à elle par un contrat de travail.
Le salarié « porté » (c’est-à-dire vous) est lié à la société de portage par un contrat de travail, tandis que votre client est lié à elle par un contrat de prestation.
Pour se rémunérer, la société de portage prélève un pourcentage sur votre chiffre d’affaires. Le porté doit également rendre compte de son activité à la société de portage au moins une fois par mois.
Le plus souvent, les activités concernées par le portage salarial sont des activités de conseil et d’expertise (ressources humaines, marketing, communication...).
Les obligations juridiques du freelance
Vos obligations juridiques commencent dès la création de votre statut. Pour créer votre entreprise, que vous ayez choisi le statut de micro-entreprise ou de société, il vous faudra remplir toutes les formalités demandées avant de vous lancer afin d’obtenir votre numéro de SIRET.
Selon la nature de votre activité, il peut être conseillé d’encadrer vos relations commerciales par des Conditions Générales de Ventes (CGV). Les CGV agissent comme un contrat entre vous et vos clients et permettent notamment de déterminer vos responsabilités et celles de vos clients. Elles définissent de nombreux points pour encadrer votre activité et les services que vous proposez (politique de retour ou de remboursement par exemple).
Vous devrez aussi vous conformer à différentes réglementations tout au long de la vie de votre activité. Entre autres, il vous faudra rédiger des contrats et des devis, et vous conformer aux règles sur la protection des données (RGPD).
Les obligations fiscales et comptables du freelance
En tant que travailleur indépendant, vous avez aussi des obligations comptables et fiscales. Celles-ci diffèrent selon votre statut juridique.
Pour tous produits ou services vendus, vous devrez rédiger une facture pour vos clients, et tenir une comptabilité à jour.
Information importante
En 2027, tous les auto-entrepreneurs seront tenus d’émettre leurs factures via une plateforme certifiée.
Vous devrez également vous acquitter de cotisations sociales et devrez déclarer vos revenus d’activité pour le paiement de vos impôts.
La comptabilité est simplifiée en micro-entreprise. Le recours à un expert-comptable est donc facultatif. En revanche, il est recommandé, voire obligatoire dans certains cas, de faire appel à un professionnel si vous décidez de créer une société.
Pour vous soutenir dans vos démarches juridiques et administratives, vous pouvez également solliciter un expert du droit (notaire, avocat).Comment se faire connaître en tant que freelance ?
Une fois la création de votre activité lancée, il est important de vous faire connaître pour trouver vos premiers clients. Pour cela, nos partenaires Fiverr et 5euros (ComeUp), vous permettent de proposer vos services à une cible internationale.
Votre stratégie de communication sera différente selon votre activité ou les services et produits que vous vendez.
Par exemple, un déménageur freelance aura tendance à chercher des clients autour de lui. Il devra donc travailler à développer une communication locale. À l’inverse, un graphiste freelance pourra chercher des clients partout en France, voire même à l’étranger.
À vous donc de choisir les outils de communication les plus adaptés à votre profil et votre projet de travailleur indépendant :
- Les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter...)
- Les flyers et affiches
- La création d’un site internet ou d’une boutique en ligne
- Les plateformes de mise en relation pour les freelances
En plus de cela, pensez aussi à entrer en contact avec d’autres travailleurs freelances ! Que ce soit pour vous faire connaître, demander des conseils ou travailler en collaboration, élargir votre carnet d’adresses peut être très intéressant et vous apporter plus de crédibilité en même temps que de nouveaux clients. Ainsi, ne négligez pas les réseaux comme LinkedIn et participez à des conférences ou des forums pour rencontrer plus de freelances et présenter votre activité.
Vous savez à présent ce qui se cache respectivement derrière les termes de freelance et d’auto-entrepreneur. Devenir freelance, c’est finalement devenir indépendant ! Pour créer votre auto-entreprise, tournez-vous vers les experts du Portail Auto-Entrepreneur. Nous serons ravis de vous aider dans toutes vos démarches de création mais aussi dans la gestion de votre projet. En un mot, ils sont là pour vous guider de A à Z tout au long de la vie de votre entreprise !