micro entreprise ou auto entrepreneur

Micro-entreprise ou auto-entrepreneur : est-ce la même chose ?

13 mars 2025
5 min  · Par Justine Gaget

Vous hésitez entre les termes micro-entreprise et auto-entreprise ? Il est vrai que ces appellations sont souvent employées de manière interchangeable, donnant l’impression qu’elles désignent des statuts distincts. Pourtant, depuis la fusion des deux régimes en 2016, le terme auto-entrepreneur n’existe plus juridiquement et a été remplacé par micro-entrepreneur. Mais quelles étaient les différences entre ces deux statuts avant cette réforme ? Et qu’en est-il aujourd’hui ? Décryptons ensemble ces évolutions pour mieux comprendre leur impact.

Auto-entrepreneur et micro-entreprise avant 2016 : quelles différences ?

Jusqu’au 31 décembre 2015, les termes « auto-entrepreneur » et « micro-entreprise » ne désignaient pas la même chose

Le statut auto-entrepreneur était en fait une option du régime de la micro-entreprise, un peu comme une rubrique ! 

Si vous voulez créer votre Entreprise Individuelle (EI), vous avez alors deux options :  

  • Le régime de la micro-entreprise  
  • Le régime classique de l’entrepreneur individuel  

En optant pour le régime de la micro-entreprise, vous aviez la possibilité de choisir le statut d'auto-entrepreneur. Mais quel était son rôle et en quoi était-il différent ? On vous explique !


À l’époque, un entrepreneur individuel en micro-entreprise relevait du régime social des travailleurs non salariés (TNS), tout comme les sociétés. Cela impliquait que ses charges sociales étaient calculées sur la base de son bénéfice imposable, et non sur son chiffre d’affaires comme c’est le cas aujourd’hui pour les auto-entrepreneurs. De plus, le micro-entrepreneur était imposé à l’impôt sur le revenu et n’avait pas la possibilité d’opter pour le versement libératoire.  

En revanche, l’entrepreneur individuel au régime de la micro-entreprise qui choisissait en plus le statut d’auto-entrepreneur avait un régime social et fiscal différent. Tout comme aujourd'hui, il bénéficiait, du régime micro-social simplifié avec un calcul des cotisations sociales calculées en fonction du chiffre d’affaires. Son régime fiscal était lui aussi facilité puisqu’il pouvait choisir entre l’impôt sur le revenu ou le versement libératoire de l’impôt

En bref, l’entrepreneur individuel exerçait sous le régime de la micro-entreprise et pouvait opter pour le statut d’auto-entrepreneur afin de profiter des avantages fiscaux et sociaux liés à l’auto-entreprise.  

Pour vous aider à assimiler, on vous dresse un tableau récapitulatif ! 

 

 

Le régime de la micro-entreprise classique 

 

Le statut d’auto-entrepreneur 

 

Régime fiscal 

 

Imposition sur le revenu. 

Aucune option au versement libératoire n’était possible. 

Régime appelé « micro-fiscal » : bénéficie d’un abattement forfaitaire  variable selon sa catégorie d’activité   
Ou option pour le versement libératoire de l’impôt. 

Régime social 

 

Régime dit « classique » des travailleurs non salariés (TNS) : il paie des charges sur la base du bénéfice imposable 

 

Régime « micro-social » : le micro-entrepreneur paie des cotisations sociales calculées proportionnellement à son chiffre d’affaires 

 

 

Le saviez-vous ?

Pour rappel, l’auto-entreprise a été créée en 2009 suite à la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008. Ce régime juridique permet de faciliter les démarches de création et de gestion d’entreprise. L’objectif du gouvernement était alors d’encourager les nouveaux entrepreneurs à lancer leur activité en France. 

L’unification des statuts depuis 2016

Mais ça, c’était avant ! Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la loi Pinel du 18 juin 2014 a définitivement fusionné les termes « micro-entreprise » et « auto-entrepreneur ». 

Depuis cette date, le régime de la micro-entreprise est devenu l’unique cadre juridique pour les auto-entrepreneurs. Désormais, tous les indépendants qui choisissent ce régime sont officiellement désignés sous le terme de micro-entrepreneurs.

Finalement, on note deux conséquences pour les auto-entrepreneurs de l’époque (immatriculés avant 2016) :  
  • Ceux qui avaient déjà optés pour le statut auto-entrepreneur ont continué de bénéficier des mêmes avantages. Le seul changement a été celui du nom. Ils sont devenus des « micro-entrepreneurs ». 
  • Ceux qui avaient choisi la micro-entreprise, mais pas le statut auto-entrepreneur, ont pu choisir les régimes micro-social et micro-fiscal simplifiés. 

Aujourd’hui, la micro-entreprise et l’auto-entreprise désignent exactement le même régime, sans aucune différence entre les deux. Bien que le terme "auto-entrepreneur" ait disparu du cadre juridique, il reste largement utilisé dans le langage courant. De nombreux professionnels et organismes continuent d’y faire référence, car il est encore ancré dans les usages et est plus familier pour le grand public.

 

Le saviez-vous ?

Vous l'avez certainement remarqué, l’expression « statut auto-entrepreneur » continue d’être souvent employée. Cependant, comme expliqué auparavant, en réalité votre statut juridique est bien l’entreprise individuelle (EI). Elle définit les grandes règles applicables à votre activité.  

Au contraire, votre régime juridique est la micro-entreprise (ou auto-entreprise) et concerne les spécificités fiscales et sociales auxquelles vous serez soumis.

Une nouvelle simplification en 2022

En 2022, le gouvernement a de nouveau prouvé sa volonté de simplifier la création et la gestion d’une auto-entreprise grâce à la loi de février 2022. Cette loi sonne la fin de l’Entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL). 

L’Entreprise Individuelle (EI) reste alors le statut juridique unique pour le régime micro-entrepreneur. Pas de panique, l’option pour les régimes micro-fiscal et micro-social reste d'actualité. Votre micro-entreprise ne disparaîtra pas !  

L’un des principaux bénéfices de cette évolution est la séparation entre le patrimoine personnel et professionnel. Auparavant, l’auto-entrepreneur pouvait voir son patrimoine personnel engagé en cas de dettes liées à son activité. Avec la suppression du statut d’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL), cette distinction est désormais automatique, renforçant ainsi la protection des micro-entrepreneurs face aux éventuels risques financiers.

Les caractéristiques de la micro-entreprise

En micro-entreprise, certains plafonds de chiffre d'affaires doivent être respectés :  

  • 188 700 € pour une activité d’achat/revente de marchandises, de vente de denrées à consommer sur place ou prestations d’hébergement (BIC : Bénéfices Industriels et Commerciaux) 
  • 77 700 € pour les prestations de service commerciales ou artisanales ainsi que pour les activités libérales (BNC : Bénéfices Non Commerciaux) 

Tout savoir sur les plafonds de chiffre d'affaires en auto-entreprise


En respectant ces plafonds, vous pouvez bénéficier des avantages du régime de la micro-entreprise. Examinons en détail les principaux atouts de ce statut.

Des formalités administratives simplifiées  

Contrairement aux sociétés comme les SARL, SASU, EURL, etc. l'auto-entreprise vous apporte de réels avantages lors de sa création ! En effet, créer une entreprise individuelle ne nécessite pas d’avoir une personne morale. Vous n’aurez donc pas besoin de réaliser un apport financier (dépôt de capital) ni de rédiger des statuts pour votre entreprise. Alors comment faire pour créer son auto-entreprise ?  

Vous devez remplir un formulaire et fournir les pièces justificatives via le guichet unique de l'INPI, qui centralise toutes les démarches administratives liées aux entreprises. Une fois votre dossier soumis, il sera transmis aux organismes compétents en fonction de votre activité (Urssaf, CMA, GTC, INSEE, etc.). Parmi les documents à fournir figurent une copie de votre pièce d’identité ainsi qu’un justificatif de domicile datant de moins de trois mois. 

Une à quatre semaines plus tard, vous obtiendrez votre numéro SIRET qui vous permettra de démarrer votre activité en toute légalité !  

Le dossier de création d’une micro-entreprise comporte plusieurs options à sélectionner en fonction de votre activité professionnelle. Il est essentiel de le compléter avec précision vos informations lors de la création de votre micro-entreprise, via l'e-Procédure de l'INPI, afin d’éviter toute erreur pouvant entraîner un refus ou un retard dans le traitement de votre demande.

Il est parfois un peu stressant de se confronter à l’administration. Si vous désirez vous faire accompagner dans la création de votre micro-entreprise, les experts du Portail Auto-entrepreneur se feront un plaisir de vous aider. Inscription simple et rapide, dossier traité en 24h et conseillers prêts à répondre à toutes vos questions, vous serez entre de bonnes mains pour créer votre auto-entreprise sereinement !  

DEVENIR AUTO-ENTREPRENEUR

Une gestion quotidienne facilitée  

Avec le régime de la micro-entreprise, la gestion de votre activité est largement simplifiée. Contrairement aux structures plus complexes, ce statut allège vos obligations comptables et administratives, vous permettant ainsi de vous concentrer pleinement sur votre activité sans les contraintes d’une organisation trop lourde.

En tant que micro-entrepreneur, vous devrez simplement :  

  • déclarer votre chiffre d’affaires tous les mois ou tous les trimestres (en fonction de la périodicité que vous avez choisie) 
  • régler vos cotisations sociales et fiscales (mensuellement ou trimestriellement selon l’option choisie)  
  • tenir un livre de recettes et un registre des achats  
  • émettre des factures pour vos clients 
  • ouvrir un compte bancaire séparé de votre compte courant particulier si votre chiffre d’affaires annuel de votre activité excède 10 000 € durant deux années consécutives

Cette simplification de votre gestion vous permet de vous concentrer sur vos projets et le développement de votre micro-entreprise.

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Un régime micro-fiscal adapté au régime  

La franchise en base de TVA  

Grand avantage du régime de la micro-entreprise : la franchise en base de TVA !  

En effet, en tant qu’auto-entrepreneur, si vous ne dépassez pas certains seuils de chiffre d’affaires vous n’êtes pas redevable de la TVA :  

  • 41 250€ par an pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) 
  • 93 500 € par an pour les activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou pour des prestations d’hébergement.  

 

Information importante

Dans le cadre de la loi de finances pour 2025, le seuil de franchise de TVA pour les micro-entrepreneurs est fixé à 25 000 €, avec un seuil de tolérance porté à 27 500 €.

Initialement prévue pour entrer en vigueur le 1er mars 2025, cette nouvelle mesure a été reportée au 1er juin 2025 par le Ministère de l’Économie et des Finances. En attendant cette date, les anciens seuils restent en place, permettant aux micro-entreprises de continuer à bénéficier du plafond actuel. Cet article sera mis à jour dès que de nouvelles précisions seront apportées.

La simplification du calcul de votre impôt  

 

L’abattement forfaitaire 

Le micro-entrepreneur profite d'un régime micro-fiscal simplifié. Cela vous permet de calculer les impôts selon un barème progressif. Cela permet alors à l’auto-entrepreneur de bénéficier d'un abattement forfaitaire qui détermine alors votre revenu imposable. Cet abattement dépend de la nature de votre activité exercée. Les taux varient comme suit :  

  • 71 % pour les activités de vente ou de prestations d'hébergement  
  • 50 % pour les activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC),  
  • 34 % pour les activités de prestations de services ou les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) 

Le versement libératoire 

En fonction de votre situation, vous pouvez également opter pour le versement libératoire, ce qui vous permettra de payer vos impôts en même temps que vos cotisations sociales. 

Si vous décidez de passer par le versement libératoire, un pourcentage supplémentaire vous sera appliqué au titre de l’impôt sur le revenu et s’ajoutera aux cotisations sociales. Ce taux est de :  

      • 1 % pour les activités de vente ou de prestations d'hébergement (sauf pour la location de locaux d'habitations meublés dont le taux est de 1,7%),  
      • 1,7 % pour les activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)  
      • 2,2 % pour les activités de prestations de services ou les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC)

        Ce type de versement vous permet de payer votre impôt tout au long de l’année et le calcul est automatique.  

Un régime micro-social  

Le régime de la micro-entreprise vous permet de bénéficier du régime micro-social. Qu’est-ce que cela signifie ? Que vous pouvez profiter de cotisations sociales calculées proportionnellement à votre chiffre d'affaires. Vous savez alors en direct combien de cotisations vous allez verser.  

Les cotisations sont calculées selon votre catégorie d’activité :  

  • 12,3 % pour les activités d’achat-vente de marchandises (BIC) 
  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) 
  • 24,6 % pour les autres prestations de services et les professions libérales affiliées au régime général pour leur retraite (BNC)
  • 23,2 % pour les activités libérales affiliées à la Cipav 

Vous devrez simplement déclarer le montant de votre chiffre d’affaires en ligne. Vos cotisations sociales et votre impôt seront ensuite calculés automatiquement et proportionnellement à votre chiffre d’affaires.  

Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d’une exonération partielle des charges sociales (ACRE) pendant 1 an, renseignez-vous ! 

 

Bon à savoir

Pour déclarer le montant de votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement, rendez-vous sur autoentrepreneur.urssaf.fr ! 

Différences entre micro-entreprise et auto-entreprise : nos réponses à vos questions

1 - Quelles sont les différences principales entre micro-entreprise et auto-entreprise ?  

Avant 2016, l’entrepreneur individuel avait la possibilité d’opter pour un régime fiscal encore plus avantageux que celui de micro-entrepreneur : le statut auto-entrepreneur. Cette époque est révolue puisque depuis la loi Pinel de 2016, ces deux régimes sont regroupés sous le statut de la micro-entreprise ! 

 

Bon à savoir

Même si ces deux régimes sont regroupés sous le terme de « micro-entreprise », vous entendrez régulièrement des abus de langage car beaucoup utilisent encore « auto-entreprise ».  

2 - Créer une micro-entreprise : quels avantages ? 

Créer sa micro-entreprise vous permet de bénéficier d’un régime social et fiscal simplifié ! Cotisations sociales anticipées, abattement sur votre chiffre d’affaires pour calculer votre revenu et le montant de votre impôt, exemption de TVA, profitez-en !  

3 - Régime et statut : quelles différences ? 

Le régime et le statut : ce n’est pas la même chose ! Le statut juridique est l’entreprise individuelle. En revanche, le régime juridique représente la micro-entreprise.  

4 - Qui peut devenir micro-entrepreneur ? 

Lancer son activité en tant que micro-entrepreneur exige le respect de certains critères :  

  • être majeur ou mineur émancipé  
  • avoir une adresse en France 
  • ne pas être déjà travailleur non salarié (TNS) 
  • ne pas avoir été condamné à une peine d'interdiction de gérer ou d’administrer une entreprise. 

5 - Comment ouvrir sa micro-entreprise ?  

Pour créer votre micro-entreprise, vous devez procéder à des démarches dématérialisées. Il faudra joindre les pièces justificatives qui correspondent à votre activité.  

Ces formalités de création d’auto-entreprise peuvent se faire en ligne. Soyez vigilant, un dossier incomplet retardera le lancement de votre projet ! 

6 - Que se passe-t-il si je dépasse les seuils de chiffre d'affaires ?

Si vous dépassez les seuils :

  1. Franchissement unique : Vous restez micro-entrepreneur pour l'année en cours.
  2. Franchissement sur deux ans : Vous basculez au régime réel simplifié l'année suivante.
  3. Obligations : Vous devrez facturer la TVA et tenir une comptabilité complète.

Surveillez votre chiffre d'affaires pour anticiper ces changements.

 

Vous souhaitez devenir micro-entrepreneur ? Notre équipe peut vous accompagner dans vos démarches de création d’activité et vous éviter ces retards dans votre dossier. Nos conseillers sauront vous indiquer les solutions les plus adaptées à votre situation. N’hésitez plus et lancez-vous !  

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