Reconversion professionnelle : devenir auto-entrepreneur
Les travailleurs français sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à envisager une reconversion professionnelle. Soif de liberté, envie de vivre de sa passion ou de gagner plus, nombreuses sont les raisons qui poussent chaque année des milliers de salariés à se réorienter professionnellement. Mais si l’envie est là, bouleverser ses habitudes constitue aussi un défi qui peut susciter quelques craintes. Comment se faire accompagner ? Quels sont vos droits en matière de reconversion ? Pourquoi l’auto-entreprise (ou micro-entreprise) est-elle le statut idéal pour se lancer à son compte ? Les équipes du Portail vous expliquent ce qu’il faut savoir.
Reconversion professionnelle : 1 Français sur 2 y pense !
Changer de métier pour changer de vie ? Cette perspective fait son chemin dans l’esprit de bon nombre d’actifs français et ils étaient 49 % à vouloir se reconvertir selon un sondage BVA publié en juin 2021.
Loin est donc le temps où nos parents et nos grands-parents connaissaient une carrière linéaire dans une seule et unique entreprise. Aujourd’hui, la mobilité professionnelle est monnaie courante et les motivations multiples :
- Donner du sens à son travail et accomplir des actions qui comptent pour soi et les autres
- Quitter un emploi qu’on a choisi par défaut
- Trouver l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, pour s’adapter à des contraintes familiales ou avoir plus de temps pour des projets parallèles
- Retrouver sa liberté et s’installer à son compte pour choisir son rythme et les gens avec lesquels on veut travailler
- Faire de sa passion son métier pour renouer avec ce qu’on est vraiment
- Obtenir une meilleure rémunération en se tournant par exemple vers des secteurs et des activités en développement
- Fuir la pression, le stress ou encore la lassitude
En un mot, reprendre sa vie en main !
Le saviez-vous ?
Le travail indépendant et la flexibilité de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise) attirent un nombre croissant d’actifs. D’après les statistiques de l’Urssaf, le nombre d’immatriculations d’auto-entrepreneurs a continué d’augmenter durant le deuxième trimestre 2023.
Comment créer sa micro-entreprise
Quelles aides pour une réorientation professionnelle ?
Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Que vous souhaitiez changer de trajectoire ou simplement gagner en compétences, vous pourriez tout d’abord ressentir le besoin de vous former vers de nouveaux métiers.
La bonne nouvelle, c’est que vous disposez peut-être de crédits suffisants sur votre Compte Personnel Formation pour financer cet apprentissage !
Le CPF ne vous dit rien ? Ce dispositif a remplacé le droit individuel à la formation (DIF) le 1er janvier 2015. Il permet à tous les actifs de cumuler des droits à la formation tout au long de leur carrière professionnelle.
Ces crédits (en euros) sont acquis même si vous changez d’entreprise ou de métier. Vous pouvez donc les utiliser quand vous le souhaitez, et notamment dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Si vous êtes salarié à temps plein ou à mi-temps, votre compte CPF est crédité de 500 € / an dans la limite d’un plafond de 5 000 €. Pour connaître le montant de vos droits, rien de plus simple : il vous suffit de vous connecter sur la plateforme moncompteformation.gouv.fr.
Pour en savoir plus, consultez la partie dédiée au CPF dans notre article sur les droits à la formation en auto-entreprise.
Les fonds d’assurance formation (FAF)
En plus du CPF, les auto-entrepreneurs cotisent pour un Fonds d’assurance formation (FAF) :
- Le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale (FAFCEA) si vous êtes artisan
- Le Fonds d’Assurance Formation du Commerce, de l’Industrie et des Services (AGEFICE) si vous êtes commerçant ou que vous exercez une activité libérale non réglementée immatriculée après le 1er janvier 2018
- Le Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIFPL) si vous êtes professionnel libéral affilié à la CIPAV
Les aides accordées se situent généralement entre 600 € et 1 400 €.
Pour aller plus loin : Quels droits à la formation en auto-entreprise ?
Le projet de transition professionnelle (PTP) ou CPF de transition
Le PTP ou CPF de transition professionnelle a remplacé le CIF (Congé individuel de formation) depuis le 1er janvier 2019.
Ce dispositif est ouvert aux salariés qui souhaitent suivre une formation certifiante et éligible au CPF sur leur temps de travail, en vue de changer de métier. Celle-ci n’est donc pas nécessairement en lien avec le poste qu’ils occupent.
Il permet également à son bénéficiaire d’être rémunéré durant son temps de formation.
Pour en profiter, vous devez :
- justifier de 2 ans de salariat (consécutifs ou non), dont au moins 1 an dans votre entreprise actuelle
- demander l’accord de votre employeur
- transmettre une demande de prise en charge à la commission paritaire interprofessionnelle dont vous dépendez (anciennement Fongecif)
Le Conseil en évolution professionnelle (CEP)
Vous aimeriez être accompagné de manière moins contraignante ? Le CEP pourrait vous plaire !
Ce dispositif gratuit est ouvert à tous les salariés et notamment ceux qui voudraient démissionner pour se reconvertir.
Il dure généralement entre 2 à 3 heures et est réalisé par un conseiller d’un organisme public ou semi-public (Pôle Emploi, Apec, mission locale, etc.). Son objectif ? Vous soutenir dans votre réflexion tout en vous donnant des pistes pour votre projet.
Le CEP a obligatoirement lieu en dehors de votre temps de travail. Vous n’avez donc pas besoin de l’accord de votre employeur
Pour profiter de ce dispositif, contactez l’organisme CEP dont vous dépendez.
Le bilan de compétences
Bien connu du grand public, le bilan de compétences a pour vocation d’analyser vos compétences et vos motivations en vue de construire votre projet professionnel et/ou de mieux cerner les métiers qui pourraient vous plaire. Il peut vous être conseillé dans le cadre d’un CEP.
Le bilan de compétences se déroule généralement sur plusieurs semaines. Cet accompagnement coûte entre 1 000 € et 3 000 € et est éligible au CPF.
Il sera réalisé par un prestataire agréé de votre choix, qui sera obligatoirement extérieur à l’entreprise pour laquelle vous travaillez. Vous pouvez le réaliser sur vos heures de travail mais vous devrez alors obtenir l’accord de votre employeur.
Bon à savoir
Vous voulez changer de métier en faisant valoir votre expérience professionnelle ou associative ? La Validation des acquis de l’expérience (VAE) peut vous intéresser si vous envisagez une reconversion professionnelle. Elle peut en effet vous permettre d’obtenir un diplôme, un titre ou une certification. Pour être éligible, vous devez avoir exercé l’activité pour laquelle vous demandez la VAE durant au moins 1 an. Notez que l’ensemble de la démarche dure généralement entre 8 et 12 mois.
Prêt à vous lancer dans la création de votre micro-entreprise ? Le Portail Auto-entrepreneur vous propose son aide dans toutes vos démarches de création, n’hésitez plus !
Se lancer à son compte : pourquoi choisir l’auto-entreprise ?
Des démarches de création allégées
Grâce à des formalités d'ouverture simplifiées, vous pourrez créer votre auto-entreprise rapidement. Une fois votre dossier déposé en ligne, il vous suffira de patienter entre 1 et 4 semaines pour recevoir votre SIRET.
En auto-entreprise, vous échappez également aux formalités classiques de création :
- Aucun capital de départ n’est exigé
- Vous n’avez pas besoin de rédiger de statuts
- Vous êtes dispensé de faire appel à un expert-comptable
Notez enfin que la plupart des métiers sont compatibles avec ce régime. Pour vérifier votre situation, vous pouvez consulter notre répertoire des activités possibles en auto-entreprise.
Bon à savoir
En auto-entreprise, vous déclarez votre chiffre d’affaires chaque mois ou chaque trimestre et versez vos cotisations sociales dans la foulée. De plus, les cotisations sont proportionnelles à votre CA. Vous réglez donc vos charges en ayant une visibilité totale sur votre trésorerie.
L’auto-entreprise : un statut cumulable avec le salariat
Se reconvertir, oui, mais en toute sécurité, c’est mieux ! Avant de vous lancer à 100 % dans votre activité d’indépendant, sachez qu’il vous est tout à fait possible d'être auto-entrepreneur tout en gardant votre emploi salarié.
Ainsi, vous êtes libre de :
- Conserver votre contrat de droit privé et de développer votre activité d’indépendant en parallèle
- Demander une réduction de votre temps de travail à votre employeur pour vous consacrer davantage à votre auto-entreprise.
Pour aller plus loin : Peut-on être auto-entrepreneur et salarié ?
En principe, un salarié démissionnaire n’a pas le droit aux allocations chômage. Il doit en effet attendre 4 mois avant de demander à Pôle Emploi d’étudier son dossier.
Toutefois, si vous démissionnez parce que vous avez un projet de reconversion professionnelle, vous pouvez prétendre à l’ARE, si vous remplissez les 3 conditions suivantes :
- Démissionner d'un CDI
- Avoir exercé une activité salariée continue de 5 ans, chez un ou plusieurs employeurs, dans les 60 mois qui précèdent votre fin de contrat de travail
- Avoir suivi le dispositif d'accompagnement du CEP avant votre démission
Dans le cas contraire, nous vous conseillons de demander une rupture conventionnelle au lieu de démissionner. Vous pourrez ainsi percevoir les ARE (sous réserve de droits existants).
Cumuler auto-entreprise et allocations chômage
Si vous êtes inscrit à Pôle Emploi au moment de créer votre auto-entreprise, vous pouvez sous conditions cumuler l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) et les revenus de votre activité comme moyen de financement.
Le montant de votre allocation chômage sera recalculé tous les mois en fonction du chiffre d’affaires que vous aurez déclaré. Par ailleurs, votre compte CPF reste actif et vous pouvez donc l’utiliser pour vous former !
Pour aller plus loin : Cumuler l’ARE et l’auto-entreprise
Des aides dédiées aux créateurs d’entreprise
Les auto-entrepreneurs peuvent, sous conditions, bénéficier de plusieurs aides lorsqu’ils débutent leur activité :
- L’ACRE : ce dispositif ouvre droit à une exonération partielle des cotisations sociales durant la première année d’activité
- L’ARCE, le CAPE ou encore le NACRE : derrière ces acronymes, se cachent des mesures de soutien ouvertes aux créateurs d’entreprise inscrits à Pôle Emploi
- Le maintien des allocations : si vous êtes bénéficiaire de l’ARE, de l’ASS, de la prime d’activité ou du RSA, vous pouvez les cumuler partiellement ou totalement avec les revenus générés par votre auto-entreprise.
- Les prêts d’honneur et les micro-crédits
Pour connaître vos droits dans le cadre d’une reconversion professionnelle, consultez notre guide détaillé sur les aides ouvertes aux auto-entrepreneurs.
Se faire accompagner : la meilleure option pour minimiser les risques
Nous l’avons vu, le statut d’auto-entrepreneur comporte de nombreux atouts et se caractérise par un allègement dans ses formalités de création d’entreprise et de gestion.
Néanmoins, comme tout chef d’entreprise, vous serez tenu de respecter plusieurs obligations et échéances, comme par exemple :
- La rédaction de factures (et éventuellement de devis)
- La déclaration de votre chiffre d’affaires à l’Urssaf et aux impôts
- La déclaration initiale de Cotisation Foncière d’Entreprise (CFE)
- La tenue d’un livre de recettes (et d’achats le cas échéant)
- L’ouverture d’un compte bancaire selon votre situation
Vous êtes un peu perdu et aimeriez être accompagné ? Pas d’inquiétude, des formations existent !
Se familiariser avec la gestion d’une auto-entreprise avant de se reconvertir est en effet le meilleur moyen pour mettre toutes les chances de votre côté.
Il existe divers organismes de formation dédiés et le Portail Auto-Entrepreneur a d’ailleurs créé le sien. Son nom ? Educademy, une plateforme où vous trouverez des formations 100 % éligibles au CPF pour les nouveaux auto-entrepreneurs.
En suivant par exemple une formation sur la gestion d'une auto-entreprise, vous découvrirez tous les fondamentaux pour bien gérer votre activité : vos obligations comptables, vos déclarations, vos droits (sécurité sociale, retraite, aides à la création) ou encore le cadre juridique de ce régime. Vous apprendrez également à encadrer vos relations commerciales.
Quels avantages avec une formation Educademy ?
- Des contenus adaptés à vos problématiques et imaginés par des spécialistes de l’auto-entreprise (plus de 150 000 porteurs de projet déjà accompagnés)
- Un parcours ludique, interactif et à distance que vous pouvez suivre à votre rythme
- Des formations éligibles au financement CPF, avec un reste à charge de 0 € si vos crédits sont suffisants. Vous pouvez donc profiter d’une formation de qualité sans rien débourser !
Le saviez-vous ?
Au Portail Auto-Entrepreneur, nous sommes également là pour vous accompagner tout au long de la vie de votre entreprise. De la création à l’administration en passant par l’assistance, nos conseillers et notre outil de gestion vous aident dans toutes les facettes de votre activité !