Se mettre à son compte : conseils et démarches clés
Bien définir son projet
Pour bien définir votre projet lorsque vous souhaitez vous mettre à votre compte, commencez par :
- Clarifier vos motivations et ambitions professionnelles. Comprendre vos motivations vous aidera à rester focalisé. Par exemple, souhaitez-vous vous mettre à votre compte pour suivre une passion, ou pour augmenter vos revenus ?
- Puis évaluer vos compétences : faites le point sur vos compétences techniques et transversales, et identifiez celles que vous devez développer.
- Ensuite, étudier le marché et la concurrence : comprenez les besoins de vos clients cibles, analysez vos concurrents, et définissez ce qui vous distingue. Élaborer un business plan est essentiel pour bien se préparer à la création de votre entreprise et anticiper les difficultés.
Quelles sont les activités les plus adaptées pour travailler à son compte ?
Certaines activités sont particulièrement propices au travail indépendant, offrant aux professionnels une grande flexibilité et liberté d'action. Ces métiers, bien adaptés à l'entrepreneuriat individuel, partagent la caractéristique de permettre une large autonomie, que ce soit dans la gestion de l'emploi du temps, le choix des clients ou la personnalisation des prestations.
Voici quelques exemples d’activités particulièrement bien adaptées pour travailler à son compte :
- Coach en développement personnel ou professionnel
- Graphiste, designer
- Photographe, vidéaste
- Prestataire de services de bien-être (massage, yoga, sophrologie, etc.)
- Créateur de mode ou de bijoux
- E-commerce / Vente en ligne
- Agent immobilier indépendant
- Freelance dans les métiers du numérique (développeur web, marketing digital, rédaction, etc.)
Quelle forme juridique choisir pour se mettre à son compte ?
La micro-entreprise
Le régime de la micro-entreprise, anciennement appelée auto-entreprise, est souvent la première option envisagée par celles et ceux qui souhaitent se mettre à leur compte. Ce régime, dont la forme juridique est celle de l’entreprise individuelle (EI), offre en effet de nombreux avantages, dont la franchise en base de TVA.
Concrètement, cela signifie que les micro-entrepreneurs sont exonérés de TVA tant que leur chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas certains seuils. De plus, le statut de micro-entrepreneur se distingue par un régime fiscal avantageux et une comptabilité simplifiée, ne nécessitant que la tenue d’un livre des recettes et, selon l'activité exercée, d’un registre des achats. Ces caractéristiques en font un choix attractif pour démarrer une activité en toute simplicité.
Le nouveau statut d’entrepreneur individuel
Vous connaissiez peut-être le statut d'Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL), sachez que depuis le 14 février 2022, ce statut a été remplacé par le nouveau statut unique d'entrepreneur individuel.
Ce régime est particulièrement adapté à celles et ceux qui souhaitent exercer une activité seul. Il demande peu d'investissements et comporte peu de risques, sans toutefois être limité en termes de chiffres d’affaires, contrairement au statut de l’auto-entrepreneur. En effet, un auto-entrepreneur doit respecter certains plafonds de chiffres d’affaires selon l’activité qu’il exerce.
À la différence de la micro-entreprise, l'entrepreneur individuel peut exercer tous types d'activités (industrielles, commerciales, artisanales, libérales, agricoles), tandis que l'auto-entrepreneur doit se conformer à des activités commerciales, artisanales ou libérales.
Toutefois, comme toute entreprise individuelle, l’entrepreneur individuel dispose d’une couverture sociale moins protectrice que celle d’une société. En effet, un dirigeant d'entreprise individuelle est automatiquement affilié au statut de Travailleur Non Salarié (TNS), avec une couverture sociale moins complète qu'un assimilé salarié, notamment pour les accidents du travail et les maladies professionnelles. De plus, les conditions d'accès aux indemnités maladie sont plus restrictives.
Bon à savoir
Le nouveau statut de l’entreprise individuelle permet la séparation totale des patrimoines professionnel et personnel de l’entrepreneur. En d’autres termes, son patrimoine personnel devient insaisissable par les créanciers professionnels. Auparavant, sous le régime de l'EIRL, seule la résidence principale bénéficiait de cette protection.
L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)
La distinction majeure entre un entrepreneur individuel et une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) réside dans leur forme juridique. L’entrepreneur individuel et le micro-entrepreneur sont sous la forme juridique de l’Entreprise Individuelle (EI). Ainsi, l’EI est une structure où l’entreprise se confond avec son ou sa gérante, tandis que l’EURL est une véritable société, même si elle ne compte qu’un seul associé.
En tant que société à responsabilité limitée, l'EURL protège le patrimoine personnel de son associé, qui n'est responsable qu'à hauteur du capital qu’il a investi. Cette caractéristique offre une sécurité financière supplémentaire en cas de difficultés économiques. De plus, l'EURL n'est soumise à aucune contrainte de plafonds de chiffre d'affaires. Toutefois, ce régime manque de flexibilité sur le plan juridique, ce qui peut constituer un inconvénient dans certaines situations.
La Société par actions Simplifiées Unipersonnelle (SASU)
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) est une structure commerciale similaire à la SAS, mais elle ne comporte qu'un seul associé. La SASU offre la possibilité de se lancer dans tout type d'activités, à l'exception de certains secteurs réglementés, comme la vente de tabac ou les assurances.
L'un des principaux atouts de la SASU réside dans sa grande flexibilité. L'associé unique dispose d'une liberté quasi totale pour définir, à travers les statuts, l'organisation et le mode de gestion de l'entreprise. Cependant, cette liberté s'accompagne d'une certaine complexité lors de la rédaction des statuts.
Bon à savoir
Le régime social du dirigeant de la SASU peut être très intéressant car il bénéficie de la même couverture sociale qu'un salarié (exception faite du droit au chômage).
Le portage salarial
Le portage salarial repose sur une relation contractuelle impliquant trois parties :
- la société de portage salarial
- l’entrepreneur à son compte
- ses clients
Concrètement, l’entrepreneur, qui souhaite exercer son activité de manière indépendante tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié, signe un contrat avec la société de portage salarial. Celle-ci devient alors l'employeur de l’entrepreneur, gérant les aspects administratifs, fiscaux et sociaux. En retour, il peut se concentrer sur son travail avec ses clients, tout en étant sécurisé par un contrat de travail avec la société de portage.
Finalement l’entrepreneur en portage salarial conserve son autonomie dans la gestion de ses missions tout en bénéficiant des protections du salariat.
Pour en savoir plus : Portage salarial ou auto-entrepreneur : notre comparatif
Quelles sont les démarches à suivre pour créer son entreprise ?
Les démarches à suivre varient selon si vous souhaitez créer une entreprise individuelle ou une société commerciale.
Entreprise Individuelle (EI)
Pour créer votre entreprise individuelle, vous devez d'abord soumettre une déclaration d'activité via le site du guichet unique. Votre dossier sera ensuite examiné par les services compétents. Une fois tous les renseignements et pièces justificatives envoyés, vous recevrez une notification concernant l'immatriculation de votre entreprise individuelle.
Société commerciale
Afin d’immatriculer une société commerciale, vous devez au préalable avoir toutes vos formalités de constitution de société, c’est-à-dire :
- Formalités liées aux activités réglementées (demande d'agrément, diplôme, permis)
- Inscription des bénéficiaires effectifs : ce sont la ou les personnes qui détiennent directement ou indirectement plus de 25% du capital ou des droits de vote de la société.
- Domiciliation de la société
- Nomination d'un commissaire aux apports
- Adoption des statuts
- Nomination du ou de la gérante
- Dépôt du capital social
- Publication d'un avis de création dans un support d'annonces légales
- Signalement à La Poste
- Acquisition des différents registres (exigés en fonction de la nature de votre société)
Vous trouverez sur ce site l’ensemble des documents à fournir selon votre le choix de forme juridique de votre entreprise (EURL, SASU, etc).
Une fois, ces formalités remplies, vous devez faire votre demande d’immatriculation sur le site du guichet unique, appelé également guichet des formalités des entreprises.
Bon à savoir
Vous pouvez démarrer votre activité à petite échelle avant l'immatriculation officielle de votre société. En d'autres termes, cela vous permet de préparer vos devis, effectuer des achats et signer des baux, mais sans encore pouvoir facturer vos clients.
Dans ce cas, il est nécessaire de mentionner "Société en cours de formation" sur tous vos documents. De plus, vous devrez rédiger une annexe aux statuts, répertoriant tous les actes effectués avant la demande d'immatriculation.
Une fois votre dossier complet envoyé, vous recevrez un récépissé de dépôt de dossier de création d'entreprise (RDDCE) mentionnant "En attente d'immatriculation."
Ce document vous permet d'accomplir les démarches nécessaires auprès des organismes publics et privés, comme souscrire des assurances et adhérer à une caisse de retraite. Le récépissé est valide jusqu'à ce que vous receviez la confirmation officielle de l'immatriculation, avec une durée maximale d'un mois.
Si votre dossier est incomplet, vous recevrez un récépissé indiquant les éléments manquants, que vous devrez envoyer dans un délai de 15 jours ouvrables. Une fois l'immatriculation effectuée, vous recevrez un document avec votre numéro Siren.
Votre société sera ensuite inscrite au Registre National des Entreprises (RNE) et au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
FAQ : les questions fréquentes
Quelles sont les principales aides pour lancer son entreprise ?
Pour lancer son entreprise, plusieurs aides sont disponibles. L'ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise) offre une exonération partielle de charges sociales, tandis que l'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise) permet de recevoir une partie des allocations chômage sous forme de capital. Enfin, la CAPE (Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise) permet de tester son activité en bénéficiant d'un appui matériel et financier avant de se lancer pleinement.
Dois-je avoir un compte bancaire professionnel pour mon entreprise ?
Pour les micro-entreprises, en règle générale il n’est pas obligatoire d’avoir un compte bancaire professionnel. Toutefois, si, au cours de votre activité, votre chiffre d’affaires annuel dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives, vous êtes obligé d’ouvrir un compte bancaire pour votre activité professionnelle.
Pour créer une société, l’ouverture d’un compte bancaire professionnel est obligatoire. Cette démarche intervient avant l’immatriculation de la société.
Comment trouver des clients ?
Pour trouver des clients en travaillant à son compte, il est essentiel de combiner plusieurs stratégies. D'abord, créer un réseau professionnel solide en participant à des événements, des salons, ou des forums spécialisés permet de se faire connaître.
Ensuite, l'utilisation des réseaux sociaux comme LinkedIn, Instagram ou des sites dédiés aux freelances peut aider à attirer des clients. Le bouche-à-oreille reste un levier puissant, donc fournir un service de qualité pour inciter les recommandations est crucial.
Enfin, une présence en ligne optimisée via un site web ou un portfolio bien conçu renforce la visibilité et crédibilité auprès des potentiels clients.
Pour en savoir plus, voici nos 6 conseils pour trouver ses premiers clients.
Vous savez désormais comment lancer votre micro-entreprise. Prêt à relever le défi ? Les conseillers du Portail Auto-Entrepreneur sont à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous accompagner, y compris dans la mise à jour et la création de votre entreprise !